Le Patriarche de Venise exprime sa compassion pour le peuple arménien
«Je souhaite exprimer des sentiments de proximité particulière avec le cher peuple arménien en ce moment dramatique qu'il vit». C'est dans le contexte dramatique de la reprise de la guerre au Haut-Karabakh que s’est exprimé Mgr Francesco Moraglia, Patriarche de Venise, ville qui abrite depuis plus de trois siècles l'abbaye mère de la Congrégation des mékhitaristes arméniens. Il a exprimé lundi dans une déclaration «ses sentiments les plus émus de proximité» au peuple arménien et à ses familles «pour les nombreuses victimes du conflit actuel, avec une profonde tristesse pour tous ceux qui sont tombés des deux côtés, ains que pour leurs proches».
Il a rendu hommage au peuple arménien, «un très ancien gardien de la foi dans le Ressuscité, qui a fait de la Croix du Christ le signe omniprésent de toute son expression spirituelle, littéraire et artistique, et si profondément marqué par la Croix, dans son existence même, qu'il a lui-même été crucifié avec le Christ, en des vagues de souffrance récurrentes et continues qui, au fil des siècles, sont descendues sur lui».
Mgr Moraglia a invité «tous les prêtres et les fidèles du Patriarcat de Venise à adresser leurs prières à la Vierge Marie, en ce mois d'octobre, afin que, grâce à sa puissante intercession auprès de son Fils, la paix revienne le plus rapidement possible sur ces terres tourmentées et que les conditions d'une coexistence pacifique soient rétablies».
«Que le Seigneur bénisse le peuple arménien avec ses pasteurs, et qu'il éclaire les dirigeants de toutes les puissances impliquées et ceux qui peuvent contribuer sur la scène internationale afin que la paix soit rétablie de manière juste dans le Caucase», a-t-il conclu.
San Lazzaro degli Armeni, un centre névralgique de la mémoire arménienne
Si la diaspora arménienne est relativement faible numériquement en Italie, la culture arménienne y tient l’un de ses lieux les plus symboliques. L’île de San Lazzaro, qui abritait autrefois un lazaret, c’est-à-dire un lieu de quarantaine pour les voyageurs et commerçants qui étaient nombreux à se rendre à Venise, avait été confiée en 1717 à un moine arménien fuyant les persécutions, Mékhitar de Sébaste. Après avoir été animée successivement par des bénédictins, des dominicains et des jésuites, et après un temps d’abandon, l’église locale est alors prise en charge par une petite communauté naissante: la congrégation des mekhitaristes, du nom de son fondateur.
Même l’invasion napoléonienne de 1805 ne portera pas atteinte à la vie de cette communauté, l’empereur accordant à l’île une totale indépendance. Le manuscrit de Napoléon en attestant figure aujourd’hui par les très nombreux documents détenus dans la bibliothèque du couvent, avec 200 000 volumes couvrant toute l’histoire arménienne, mais aussi des manuscrits arabes, égyptiens ou encore indiens. Malheureusement, les inondations provoquées par la marée haute de novembre 2019 ont détruit une partie des documents conservés dans ce monastère.
Vatican News Service - AP
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