"Fratelli tutti", une source d’inspiration pour trouver la paix en Ukraine
«Le processus de réconciliation doit commencer par la vérité et la recherche de la justice et de la miséricorde. Dans un pays marqué par un conflit qui dure depuis plus de six ans à l'Est, le chemin de la paix doit également être lu à la lumière de l'encyclique Fratelli tutti». Telle est l’analyse donnée par Mgr Bohdan Dzyurakh, secrétaire du Synode des évêques de l'Église gréco-catholique ukrainienne, lors d'une interview accordée à Vatican News. Le prélat évoque les tensions politiques toujours en cours, mais aussi le problème du chômage qui «oblige de nombreux Ukrainiens à abandonner leur terre». Le manque de travail, explique-t-il,«contraint les jeunes à renoncer à leurs rêves et à une formation adéquate. Ce sont des thèmes que le Pape François aborde dans sa dernière encyclique».
Le conflit du Donbass a commencé en 2014, lorsque la Russie a armé des milices séparatistes, à l’est de l’Ukraine, pour tenter de mettre fin aux velléités de Kiev de se rapprocher de l’Europe. Depuis lors, l’armée ukrainienne régulière s’oppose aux deux républiques séparatistes autoproclamées – la République populaire de Lougansk (LNR) et la République populaire de Donetsk (DNR), soutenues par la Russie. Les affrontements ont fait plus de 13 000 morts dont plus de 3 000 civils et 1,5 million de déplacés, selon une estimation datant de juin 2020. Le cessez-le-feu prévu par les accords de Minsk II signés en 2015 est violé quotidiennement et les affrontements continuent de faire des victimes chaque semaine.
L’Église, une présence essentielle auprès des Ukrainiens
Malgré les difficultés que connaît le pays, l'Église gréco-catholique doit offrir à l'Église universelle un témoignage de fraternité et d'amitié sociale, estime Mgr Dzyurakh: «Notre Église a une longue histoire dans le domaine de l'assistance sociale qui trouve ses racines au siècle dernier, lorsque notre Métropolite, Andrey Sheptytsky, a promu de nombreux projets pour sensibiliser à la situation des pauvres, des malades, des marginaux et, surtout, pour assurer la formation des femmes et des enfants. En particulier à l'époque de l'Ukraine indépendante, nous avons pu mettre en pratique toute la richesse de la Doctrine sociale, en élevant à plusieurs reprises nos voix pour défendre l'humanité opprimée».
Le secrétaire du Synode des évêques de l'Église gréco-catholique ukrainienne salue par ailleurs l'engagement des prêtres qui, pendant la révolution de Maïdan, ont toujours garanti l'assistance spirituelle, tout comme l'héroïsme des aumôniers qui, dans les zones de guerre, se sont trouvés aux côtés des soldats et des civils. «Notre Caritas est l'une des plus grandes organisations humanitaires dans toute l'Ukraine», souligne aussi les prélat. «Grâce au réseau de paroisses, nous accueillons les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur du pays, ce qui à ce jour, représente plus d'un million et demi d’individus. Et puis la disponibilité et la générosité des gens sont vraiment admirables».
Mgr Dzyurakh assure que l’Église gréco-catholique ukrainienne «entend s'ouvrir aux besoins des sociétés locales pour partager sa tradition spirituelle. Elle veut également apporter son soutien ». Et l’évêque de mentionner les «soignants qui travaillent en Italie. Ils n'aident pas seulement les familles dans leur vie quotidienne, mais les soutiennent aussi spirituellement. Et c'est un service très apprécié par le Saint-Père, ainsi que par de nombreux évêques italiens qui considèrent la présence des Ukrainiens comme un enrichissement pour leurs communautés».
Vatican News Service - SD
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici