Le futur cardinal de Brunei remercie le Pape pour son attention aux «périphéries»
Vatican News
Le vicaire apostolique de Brunei remercie le pape François d'avoir «choisi quelqu'un de la périphérie» pour être compté parmi ses cardinaux. Dans une interview accordée à Vatican News, Mgr Cornelius Sim a décrit son Église comme «une périphérie dans une périphérie».
Une surprise totale
Comme d'autres cardinaux désignés, Mgr Cornelius Sim ne savait pas et ne pouvait pas croire qu'il faisait partie des 13 nouveaux cardinaux, mais il a fini par accepter la vérité. «Pour moi, c'était un peu un choc et une surprise», a-t-il déclaré à Vatican News. Le natif de Brunei, âgé de 69 ans, a parlé des défis de l'une des plus jeunes et des plus petites églises d'Asie du Sud-Est et probablement aussi du monde.
Lors de son ordination sacerdotale le 26 novembre 1989, Cornelius Sim est devenu le premier prêtre originaire de Brunei. En 1995, il a été nommé vicaire général de ce qui était alors le diocèse de Miri-Brunei, et en 1998, il a été nommé préfet de Brunei. Lorsque le pape Jean-Paul II a élevé Brunei au rang de Vicariat apostolique le 20 octobre 2004, il a nommé le père Sim vicaire apostolique. Il est ainsi devenu le premier évêque local de Brunei. Il a été consacré évêque le 21 janvier 2005.
Une communauté catholique largement immigrée
L'évêque collabore avec avec trois autres prêtres, pour faire vivre cette petite Église de Brunei qui est principalement composée de quelque 20 000 travailleurs expatriés. Ce pays riche en pétrole et en gaz compte une population de quelque 500 000 habitants, dont plus de 70 % sont musulmans. Autrefois protectorat britannique, cette monarchie est indépendante depuis le 1er janvier 1984.
Dans ce contexte, Mgr Sim a déclaré que le défi de l'Église de Brunei est de «fournir un foyer loin de la maison» à la communauté catholique qui est en grande partie composée de migrants. Il a souligné que les catholiques de souche, qui sont aisés, doivent renforcer leur niveau de foi afin qu'ils puissent être «plus conscients et plus disposés à s'engager» de nombreuses manières pour soutenir l'Église, et pour témoigner de la foi auprès des plus jeunes.
La paix et l'harmonie
Ses engagements dans son nouveau rôle de cardinal, a déclaré Mgr Sim, seront les mêmes, à savoir contribuer à créer la paix, l'harmonie et la bonne volonté en coopération avec les citoyens de différentes convictions et religions. En tant que chrétiens, ils doivent contribuer à l'édification d'un Brunei meilleur et plus pacifique. Pour les habitants de Brunei, a-t-il expliqué, l'engagement en faveur de la paix a une signification toute particulière puisque le nom de leur pays signifie «la demeure de la paix».
À cet égard, l'Église qui est présente au Brunei depuis plus de 90 ans, a déclaré l'évêque, a contribué au développement de la nation, notamment par le biais de ses écoles. Quelque 60 à 70 % des élèves des trois écoles catholiques du pays sont musulmans.
Parlant de l'enrichissement de la foi basé sur le sens de la communauté, Mgr Sim a déclaré qu'il a défini plusieurs priorités pour l'Église au Brunei, telles que l'information sur la Bible et la foi, la pastorale des jeunes et des familles, la promotion des vocations sacerdotales et religieuses, l'évangélisation et le bien-être social.
L'Église, a-t-il expliqué, n'est pas seulement la liturgie, qui est très importante, mais elle doit également établir des relations, tout d'abord au sein de la communauté, en commençant par la famille et en s'étendant à la société, comme le lieu de travail et d'étude. Actuellement, l'Église de Brunei est dans la dernière année de son programme de trois ans consacré à la famille.
«Une périphérie dans la périphérie»
Concernant ses sentiments envers le pape François pour l'avoir choisi comme cardinal, Mgr Sim a déclaré qu'il souhaitait le remercier d'avoir «choisi quelqu'un de la périphérie». Décrivant son Église comme «une périphérie dans la périphérie», il a exprimé son admiration pour le sacrifice et le travail acharné des catholiques pour construire l'Église en renforçant les liens au sein de la communauté depuis plus de 90 ans. Même si beaucoup de choses doivent changer, a-t-il dit, ses catholiques ont été très fidèles et loyaux envers l'Église.
Il a déclaré que le «Pape comprend que l'Église existe dans ces petits endroits où il n'y a pas beaucoup de publicité» mais où la foi est très vivante. Il a donc remercié le Saint-Père d'avoir clarifié les choses au sujet de Brunei.
Il a également expliqué que «en tant qu'Église, nous ne sommes pas un petit groupe de personnes, toutes isolées dans notre petite bulle». Au contraire, l'Église est beaucoup plus grande et, en tant que communauté, elle transcende toutes les frontières de race, de couleur, de statut social de migrant ou de résident permanent, car «nous sommes tous des enfants, fils et filles de Jésus-Christ». Nous sommes tous appelés à comprendre et à vivre en fonction de cela, a-t-il dit, en soulignant que «vous ne pouvez pas avoir Dieu comme Père si vous n'avez pas l'Église comme Mère».
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