Sant’Egidio: une journée contre la peine de mort
Michele Raviart – Cité du Vatican
«Rappelons-nous que même le meurtrier ne perd pas sa dignité personnelle, et Dieu s'en fait le garant. Le rejet ferme de la peine de mort montre à quel point il est possible de reconnaître l’inaliénable dignité de tout être humain» écrit le Pape François ce lundi après-midi sur son compte Twitter, apportant son soutien à l’initiative de la communauté de Sant’ Egidio.
En 2001, la date du 30 novembre a été choisie par la communauté pour organiser ses initiatives contre la peine de mort, en mémoire du 30 novembre 1786, date à laquelle le Grand-Duché de Toscane dirigé par Léopold II, fut le premier État occidental à interdire la peine capitale.
Plus de 2 300 villes vont promouvoir aujourd’hui, principalement en ligne, des événements, conférences et séminaires «pour donner plus de force encore au mouvement abolitionniste et lancer un message au monde pour la défense de la vie et des droits humains», peut-on lire sur leur site internet.
À 19 heures à Rome, le Colisée s’illuminera de manière particulière pour évoquer la campagne promue par Sant’ Egidio. Le monument symbole de la ville éternelle s’illumine déjà à chaque fois qu'un pays abolit la peine de mort ou qu'un condamné voit sa peine commuée en prison à vie.
«Imaginez le plus célèbre monument lié à la mort qui devient un témoignage de vie, unissant plus de deux mille villes dans le monde», explique Mario Marazziti de la Communauté de Sant' Egidio.
Des progrès concrets
En 2020, la communauté a noté une diminution de la peine de mort dans le monde. «Il n'y a eu que 15 exécutions aux États-Unis. Même une seule d’entre elles, c'est terrible, mais c'est le chiffre le plus bas depuis 25 ans. S'il n'y avait pas eu d'exécutions fédérales, relancées par la présidence de Trump après 17 ans d’arrêt, il n'y en aurait eu que huit», souligne Mario Marazziti.
«Aujourd’hui, 142 pays n’ont plus recours à la peine de mort. Cinq-six la maintiennent dans les textes, mais seulement vingt l'ont effectivement mis en application», poursuit-il. Concernant le continent asiatique, la Mongolie mène une réflexion sur cette question et en Afrique, neuf pays l'ont abolie ces dernières années.
Discussion sur un moratoire à l’ONU
A New-York, on discute actuellement au sein des Nations unies d’un possible moratoire sur la peine de mort dans le monde. Le processus a commencé en 2007 et vise à augmenter le nombre de pays disposés à suspendre volontairement son application. De 103 et 107 voix à faveur de l’abolition lors des premiers votes en commission et en Assemblée plénière en 2007, «nous sommes aujourd'hui à 120 voix et le vote final aura lieu le 12 décembre» explique Mario Marazziti. La communauté espère pouvoir ajouter un ou deux autres pays et aussi quelques abstentions supplémentaires parmi les votes contre. «C'est un mouvement qui, dans une année difficile, continue à se stabiliser et à se développer et qui est un grand signe de la façon dont le monde change» conclut son représentant.
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