Noël au Kasaï: «Jésus nous apporte la force de soulager la douleur»
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Bena Mukangala, village situé à sept kilomètres environ de Kananga, capitale de la province du Kasaï-Central, n’échappe pas aux restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Le couvre-feu est de vigueur, les écoles sont fermées pour une quinzaine de jours, et la messe de la nuit de Noël sera avancée à 18h.
Les préparatifs ont malgré tout été soignés et «normaux», explique sœur Françoise Lacombe, dont la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Tarbes, originaire des Hautes-Pyrénées, est implantée depuis neuf ans en RDC. La religieuse est notamment témoin de la joie et de l’entrain des enfants, dont la communauté s’occupe toute l’année en se souciant tout autant de leur croissance spirituelle que de leur alimentation. Ceux-ci seront impliqués lors des célébrations de Noël, interprétant des chants et des danses au rythme des instruments traditionnels.
Persévérer dans la construction de la paix
Si elle se dit admirative de la force de caractère des habitants de la région, sœur François s’inquiète toutefois de l’augmentation de la pauvreté et de la persistance de l’insécurité.
Rappelons que la violence a éclaté dans la région du Kasaï en août 2016, à la suite de tensions entre des chefs traditionnels du Kasaï-Central et le gouvernement. Ces tensions intercommunautaires ont alimenté un conflit plus large impliquant des milices, des groupes armés et des forces de sécurité dans toute la région. Des centaines de milliers de personnes ont dû fuir. Début 2018, l’UNICEF estimait que «3,8 millions de personnes, dont 2,3 millions d’enfants, ont besoin d’une aide humanitaire dans la région du Kasaï». «Plus de 770 000 enfants en bas âge souffrent de malnutrition. Parmi eux, 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère et doivent être soignés de toute urgence, soit 10 % de la population des enfants de moins de 5 ans», alertait également l’institution onusienne.
Cette année, si les récoltes sont venues éloigner temporairement le spectre de la famine, la violence a connu une vague de recrudescence au mois d’août, entraînant le déplacement de près d’un millier de personnes.
Sœur Françoise puise dans la prière et l’Évangile la force de poursuivre sa mission, axée sur la communion entre tous les hommes, notamment les plus pauvres, dans le Christ.
Elle nous parle d’abord du contexte dans lequel se déroule ce Noël 2020:
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