Conflit au Tigré: les évêques africains exhortent à déposer les armes
Vatican News
Dans une déclaration concernant la région du Tigré en Éthiopie, le Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar (Secam en anglais) demande que cesse le bruit des armes. Les évêques africains expriment en particulier leur inquiétude face à «la détérioration de la situation et la crise humanitaire et sécuritaire croissante non seulement au Tigré, mais aussi dans les pays voisins, en Érythrée et au Soudan».
Les pensées de la Secam vont aux nombreux «morts innocents et nombreuses personnes déplacées» causés par le conflit armé, peut-on lire encore dans la déclaration, les conférences épiscopales implorant la fin de la violence au plus vite.
Déposer les armes immédiatement
«Nous sommes tous frères et sœurs, enfants d'une même terre et enfants de Dieu, gardiens les uns des autres» souligne aussi le Symposium, en citant la récente encyclique Fratelli Tutti du Pape François. Le Secam exhorte ainsi toutes les parties à «déposer les armes immédiatement et à régler leurs différends de manière amicale, par un dialogue ouvert et dans un esprit de fraternité, de respect, de compréhension et de réconciliation».
Un autre appel est lancé aux acteurs locaux, nationaux et internationaux afin de «sauvegarder la vie de tous, en particulier des civils, et de rétablir la paix dans la région». Le Secam invite enfin «tous les chrétiens du continent et des îles africaines à intensifier leur prière à Dieu pour la fin du conflit et le rétablissement de la paix et de la normalité dans la région».
L'ONU pris pour cible
«Nous gardons toujours à l'esprit - écrivent encore les évêques africains - que toute forme de violence perpétrée contre notre voisin est une offense à Dieu et une violation de la dignité de la personne. Chaque être humain, en effet, est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu». Les prélats assurent leur «proximité spirituelle» avec le peuple du Tigré et se disent certains que les Tigréens regardent Dieu avec espoir «car il ne vous a pas abandonné».
Après plus d'un mois de conflit entre le pouvoir central éthiopien et les combattants du TPLF, les forces armées tigréennes, et malgré la signature d'un cessez-le feu il y a dix jours, l'aide humanitaire ne peut toujours pas être acheminée dans la région. Un convoi de l'ONU a même été visé par des tirs le 6 décembre. Selon le HCR, près de 50 000 civils auraient fui les combats dans cette région du nord de l'Éthiopie. 96 000 réfugiés érythréens étaient par ailleurs installés au Tigré, des populations particulièrement vulnérables.
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