La Sainte Famille : comment ne penserions-nous pas, en ce jour, à nos propres familles ?
Aujourd'hui nous célébrons la Sainte Famille, c'est à dire la famille constituée autour de Jésus, avec Marie et Joseph. Comment ne penserions-nous pas, en ce jour, à nos propres familles … avec leurs joies et leurs tensions, leurs désillusions et leurs espoirs, leurs épreuves et leurs réussites … bref avec tout ce qui fait leur quotidien ? Souffrances et témoignages d’amour s’entrecroisent dans nos vies familiales, et de manière bien spéciale en cette année 2020 où une crise sanitaire mondiale est venue amplifier la gravité des défis que rencontrent nos sociétés.
La famille de Jésus était, elle aussi, plongée dans un moment difficile de l’histoire. Le peuple d’Israël était en grande souffrance, et il attendait un Messie porteur de salut. C’est précisément ce Messie qui, en Jésus enfant, est présenté au Temple, comme le raconte l’extrait de l’Evangile de Luc proclamé ce dimanche. Joseph et Marie se rendent au Temple avec l’enfant Jésus pour présenter en sacrifice, selon la Loi, un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Là, ils rencontrent un vieillard, Syméon, qui attendait depuis longtemps l’arrivée du Messie promis. Syméon reconnaît en Jésus celui qui apporte le salut. Cependant, il ajoute que cette mission n’ira pas sans peines ni souffrances pour Jésus lui-même et pour sa mère. Les résistances que Jésus rencontrera aboutiront, nous le savons, à l’expérience de Pâques où passion et résurrection sont étroitement mêlées. Les parents de Jésus sont certainement troublés par ces étonnantes paroles de Syméon, mais ils les accueillent et rentrent chez eux pour éduquer leur enfant jusqu’à ce que, vers trente ans, celui-ci entre dans la phase publique de sa mission. Trente années … c’est long ! Nous ignorons les détails de la vie de Jésus durant ces trente années, mais nous savons que cette période a été rythmée par le respect des prescriptions de la Loi (la découverte de la Bible, les pèlerinages à Jérusalem, la fréquentation de la synagogue) et l’apprentissage du métier de charpentier. Marie, Joseph et Jésus ont sans doute connu, comme toute famille humaine, un quotidien fait de joies et de tensions, de désillusions et d’espoirs, d’épreuves et de réussites. Leur vie était cependant habitée de la prophétie, pleine d’espérance, entendue lors de la présentation au Temple. Autrement dit, leur quotidien n’était pas écrasé, aplati, avalé, englouti par les événements qui survenaient. De ce fait, la Sainte Famille est pour nous une référence : celle d’une famille modelée par une espérance qui oriente l’ordinaire des jours. Pendant trente ans, Marie, Joseph et Jésus vivent leur quotidien en ayant foi dans l’accomplissement de la prophétie de Syméon qui est Bonne Nouvelle pour Israël et pour le monde. Quels que soient les problèmes rencontrés au fil des jours, leur quotidien avait la saveur de l’espérance.
L’orientation de fond qui vient d’être rappelée nous permet d’entendre les prescriptions morales développées dans les deux autres lectures de ce jour. Le texte de Ben Sirac le Sage invite tout être humain à honorer père et mère, et fait du respect témoigné par chacun à son père la marque d’une existence bénie de Dieu. Dans sa lettre aux Colossiens, saint Paul donne à l’épouse, à l’époux et aux enfants des instructions de comportement fort précises, qui rejoignent les manières de vivre de son temps … mais il inscrit ces recommandations dans un horizon beaucoup plus large que le contexte de son époque : celui d’une vie familiale où règnent douceur, patience, pardon et amour.
Puissent nos familles croître dans ce climat de douceur, de patience, de pardon et d’amour décrit par saint Paul et se laisser transformer par l’espérance de salut offerte à chacun ! Puissions-nous tous entrer dans l’année 2021 avec cette espérance !
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici