Méditation du 3e dimanche de l’Avent : “ Réjouissez-vous ”
Chers frères et sœurs,
Nous sommes à quelques jours de la fête de Noël. Ce 3e dimanche de l’Avent est appelé « le dimanche de la joie » (en raison du caractère particulier ce dimanche dans la période de l’Avent). Il faut donc remonter à la tradition latine pour comprendre le mot « Gaudete » qui veut dire « Réjouissez-vous ». En effet, les textes de la liturgie de ce jour nous sont suggérés comme un appel à la joie ou l’allégresse. Dans cette méditation, nous allons savoir quel est donc le motif de cette joie.
D’abord, pour commencer, dans la lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul ne manque pas à insister lourdement sur l’appel à la joie : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans cesse, rendez grâce en toute circonstance » (1 Th 5,16-24). Ensuite, dans la première lecture, le livre du prophète Isaïe ((Is 61, 1-29,10-11 nous dit en mots bien clairs la raison de cette exultation de joie. « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu car il m’a vêtue des vêtements du salut». Ce texte est très expressif et à la fois surprenant quant à la description des détails. Son contenu est très prophétique lorsqu’il écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordées par le Seigneur». Pour le prophète Isaïe, cette joie est source d’une consécration par l’onction de la part de Dieu lui-même. Non moins étonnant que cette consécration divine soit accompagnée d’une mission prophétique. En revanche, le cantique de Marie, que nous connaissons sous le nom de « Magnificat » est également une merveilleuse reprise par la Vierge Marie de cette consécration divine : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur. Le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom » (Lc 1,46b-48,49-50). Marie nous enseigne à proclamer avec joie les merveilles que Dieu accomplit dans notre existence. Tout ceci doit susciter en nous la joie et le désir d’accueillir la venue du Sauveur.
Dans l’Évangile de Jean (Jn 1, 6-8.19-28), à la question posée à Jean le Baptiste par les prêtres et lévites envoyés par les juifs : « Qui es-tu ? Que dis-tu de toi-même ? » Jean le Baptiste donne une réponse à tous ceux qui doutent de cette venue messianique du Christ. Il les invite à accueillir avec sérénité et joie le Christ qui est déjà parmi nous : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale».
Quelle est donc la leçon théologique de la médiation de ce dimanche ? Les lectures de ce dimanche nous posent une question fondamentale : Quel messie attendons-nous ?
D’abord, nous devons prendre conscience que le salut, la libération et tous les bienfaits que le Seigneur nous accorde, doivent être le motif essentiel de notre joie. Ensuite, en Jésus-Christ, le salut est déjà donné à toute l’humanité par Dieu lui-même. Il est « Celui qui se tient au milieu de nous » mais que nous ne connaissons pas. Pour le connaître, nous devons disposer nos cœurs à l’accueillir, préparer son chemin dans nos cœurs car c’est lui la source de notre joie.
Malheureusement, aujourd’hui encore, « nous vivons dans une culture qui n’est pas joyeuse ou qui offre partout des petits morceaux de dolce Vita », bref des lambeaux des joies éphémères. Et, comme les pharisiens, les prêtres et lévites, nous avons souvent des doutes. Nous cherchons quelqu’un qui peut nous indiquer le chemin du Seigneur. Nous sentons en nous le besoin de poser la vraie question qui nous apportera la vraie réponse. Nous voulons savoir si Jésus que nous attendons correspond vraiment au messie qu'on s'était imaginé. Que faire alors ?
C’est ainsi que je suggère que le temps de l’Avent soit pour nous le temps où le désir de voir Dieu est ravivé par la joie de l’entendre, de contempler ses œuvres et ses merveilles au milieu de tout un chacun. Mais «si nous oublions ce qu’a fait le Seigneur pour nous (la vie, la libération, la délivrance etc.), si nous n’avons pas de mémoire de ce que le Seigneur fait pour nous aujourd’hui, alors, nous ne pouvons pas trouver la joie ni l’allégresse dont parlent les textes d’aujourd’hui. L’expression de l’Apôtre saint Paul est très forte « Frères, soyez toujours dans la joie ». C’est pourquoi, «la joie, la consolation» sont «notre souffle de chrétien» nous dit le Pape François. Ainsi, prions donc pour que notre marche qui nous mène avec joie à la rencontre de ce Dieu « qui se tient toujours au milieu de nous : l’Emmanuel, Dieu-avec nous ». Amen !
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici