Une fête de Noël vécue avec soulagement par les catholiques de France
Cyprien Viet - Cité du Vatican
Alors que les mesures de confinement ont été durcies dans certains pays à l’occasion de la fête de Noël, en France, au contraire, les habitants ont eu l’opportunité de se retrouver en famille, le couvre-feu étant exceptionnellement suspendu la nuit du 24 au 25 décembre. Ils ont aussi pu se rassembler dans les églises, en respectant les mesures de distanciation physique et en respectant des jauges maximales adaptées à la taille des édifices.
L’Église catholique a dû s’adapter et faire preuve de créativité afin de permettre au maximum possible de fidèles de participer aux messes de Noël. Dans certains diocèses, le nombre de messes a été doublé voire triplé. La conférence des évêques de France a précisé le 24 décembre que 14 200 messes pour la nuit de Noël étaient enregistrées sur le portail Messes Info.
Des lieux inhabituels ont aussi pu accueillir la célébration de la Nativité. Dans la commune de Levallois-Perret, en région parisienne, le diocèse a réquisitionné le Palais des Sports local afin d’élargir la jauge à 750 personnes pour chacune des célébrations proposées.
Près de Paris également, le chapiteau du cirque de la Compagnie Alexis Gruss, où tous les spectacles sont suspendus depuis la fin octobre, a pu exceptionnellement rouvrir ses portes pour accueillir la messe de la nuit de Noël, pour la 41e fois cette année. «Nous avons tout mis en œuvre pour conserver cette tradition, ce moment de communion», a expliqué Firmin Gruss, le directeur administratif de la Compagnie, interrogé par BFM TV. Environ 350 personnes ont pu participer à cette célébration présidée cette année par Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris, et animée par l’Académie musicale de Notre-Dame-de-Liesse, une institution basée dans un village de l’Aisne. La quête était destinée à L’Œuvre d’Orient.
Un moment de consolation pour les Niçois
Pour les catholiques niçois, la fête de Noël a pris une tonalité particulière cette année. Le diocèse de Nice a en effet vécu plusieurs évènements douloureux ces derniers mois, entre la pandémie de coronavirus qui a fait de nombreuses victimes et qui a mis à l’arrêt tout le secteur culturel et touristique, les inondations qui ont dévasté plusieurs villages de l’arrière-pays niçois durant le premier week-end d’octobre, et l’attentat du 29 octobre qui a fait trois victimes dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption.
«Je sais toutes les fréquences qui ont brouillé nos codes habituels. Comment oublier Nadine, Simone et Vincent. La pandémie qui s’installe. Nos vallées mises à mal et leurs habitants si durement touchés dans leurs vies», a d’emblée reconnu l’évêque de Nice, Mgr André Marceau, dans son message de Noël. Mais il a tenu à redire que la vie doit continuer à s’inscrire «dans une dynamique de création. Aller de l’avant, grandir, croître, c’est ce qui est en germe à Noël, dans une humanité fragile. Celle d’un nouveau-né. Une vie est donnée, cadeau de Dieu. Car Noël c’est cette fête-là, ce don fait à l’humanité. En l’Enfant-Dieu, c’est la force de la vie qui s’annonce. »
«Les incertitudes sont là, de tous ordres. Beaucoup se sentent privés de leur(s) liberté(s). Et pourtant, que d’énergies déployées, de dévouement, d’inventivité, de générosité pour témoigner que la vie gagne», a insisté Mgr Marceau.
«Le message de Noël se donne dans l’humilité, et appelle à grandir. L’enfant de Noël sera le Jésus témoignant de la foi de Dieu en l’Homme, tel sera son chemin. Noël est un appel à lever les yeux vers le ciel qui s’ouvre, pour mieux voir et servir notre terre et les frères et sœurs en humanité: l’avenir de l’homme n’est pas horizontal. Le message de Noël est bien vivant pour tous, hommes et femmes de bonne volonté, chrétiens ou non. Cela mérite une fête, ne la gaspillons pas. Bon Noël!», a conclu l’évêque de Nice.
Des mesures de sécurité renforcées
Outre les mesures spécifiquement liées à la pandémie de coronavirus, ces célébrations de Noël ont également été accompagnées par un important dispositif de sécurité autour des églises. De nombreux militaires de l'opération Sentinelle avaient été déployés pour assurer la sécurité des cultes, dans un contexte de sécurité renforcée depuis l'attaque de Nice. Tout comme lors de la Toussaint, certaines paroisses rurales ont également bénéficié de mesures de protection. Dans l'ensemble du territoire, aucun incident n'a été signalé et les messes ont pu se dérouler dans de bonnes conditions.
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