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Un prêtre assassiné au Nigeria

Selon plusieurs sources, le père John Gbakaan a été tué quelques jours après avoir été enlevé par des hommes armés dans l’État occidental de Niger.

Le 15 janvier, ce prêtre du diocèse de Minna, accompagné de son frère, revenait d’une visite à sa mère dans l’État de Benue lorsque son véhicule a été attaqué par des hommes armés. Selon les informations récoltées par l’agence Fides, les assaillants auraient alors appelé son diocèse pour demander une rançon de quelque 60 000 dollars. Un peu plus tard toutefois, son corps sauvagement mutilé a été retrouvé ligoté à un arbre non loin du lieu de son enlèvement. L’on demeure sans nouvelle de son frère, probablement toujours aux mains de ses ravisseurs.

L’Association chrétienne du Nigeria (CAN) dénonce un meurtre «choquant et douloureux», s’inquiétant d’une hausse alarmante de l’insécurité dans le nord du pays. «Aujourd'hui, dans le nord du Nigeria, de nombreuses personnes vivent dans la peur et beaucoup de jeunes ont peur de devenir prêtres ou pasteurs parce que la vie de ces derniers et en grave danger. Quand des bandits ou des ravisseurs se rendent compte que leur victime est un prêtre ou un pasteur, il semble qu'un esprit violent s'empare de leur cœur pour demander une rançon plus élevée et, dans certains cas, ils en arrivent à tuer leur victime», assure le vice-président de la CAN, qui adjure le gouvernement central ainsi que toutes les forces de sécurité nigérianes de combattre ce mal sans faiblir.

Une insécurité en hausse constante

Un appel identique avait été lancé il y a quelques semaines par l’archevêque d’Abuja, après l’attaque d’une école de l’État de Katshina et l’enlèvement de 300 étudiants, libérés depuis. «L'incapacité à protéger la population est directement imputable au gouvernement fédéral, qui a perdu la capacité de contenir les divers cartels d'hommes armés» dont les actions terroristes ne rencontrent quasiment aucune résistance, déplorait alors le prélat avant d’énumérer les priorités pour les autorités: «le gouvernement doit faire le nécessaire pour que les terroristes soient contrôlés, les criminels arrêtés, les bandits démantelés et les kidnappeurs mis hors d'état de nuire. C'est le moins que les citoyens attendent de leurs dirigeants».

Les rapts contre rançon sont devenus monnaie courante dans le pays et visent de plus en plus le clergé et les religieux. En décembre dernier, Mgr Moses Chikwe, évêque auxiliaire du diocèse d’Owerri, avait été enlevé avec son chauffeur par des hommes armés; le Pape François avait lancé un appel pour leur libération lors de son Angélus dominical et les deux hommes avaient été relâchés quelques heures plus tard.

Le Nigeria reste l’un des pays les plus à risque pour les chrétiens; les exactions et meurtres commis à leur encontre ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années, surtout dans le nord, région mis en coupe réglée par des bandes criminelles et les islamistes de Boko Haram, dont le champ d’action s’étend aussi aux États voisins.

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18 janvier 2021, 12:26