Les évêques portugais satisfaits du report de la loi sur l'euthanasie
Lisa Zengarini - Cité du Vatican
Bien que la Constitution portugaise affirme que la vie humaine est «inviolable», la demande envoyée par le président de Sousa le 18 février ne concerne pas la vérification de la conformité du concept d'euthanasie avec la Loi fondamentale, mais le texte de la législation approuvée, qui présente plusieurs aspects peu clairs. Plus précisément, le président de la République estime, entre autres, que le texte «utilise des concepts excessivement indéterminés» dans la définition des conditions d'accès sans conséquences pénales à la mort médicalement assistée. En effet, le texte établit qu'il est dépénalisé dans le cas où il répond à la demande d'une personne qui se trouve dans «une situation de souffrance intolérable avec des blessures définitives d'une extrême gravité ou une maladie incurable et mortelle», mais ne précise en aucune façon que la souffrance «intolérable» du patient doit découler de telles blessures ou maladies. Le chef de l'État demande également des éclaircissements sur l'expression «situation de souffrance intolérable», arguant que «ce concept n'est pas du tout défini».
L'euthanasie n'est pas la réponse à la souffrance
Le Conseil permanent de la Conférence épiscopale portugaise, réuni lundi à Lisbonne, a réitéré la position ferme exprimée par la Cep dans la note publiée le 29 janvier dernier, immédiatement après l'approbation de la loi. Dans cette note, les évêques ont défini comme inacceptable le fait que l'euthanasie soit «une réponse à la maladie et à la souffrance», et ont déploré le fait que l'approbation soit intervenue au plus fort de la pandémie de Covid-19. «C'est une contradiction, ont-ils écrit, de légaliser la mort dans ce contexte, en rejetant les leçons que cette pandémie nous a apprises sur la valeur précieuse de la vie humaine, que la communauté en général et les professionnels de la santé en particulier tentent de sauver de façon surhumaine». La note déplorait «une politique législative qui porte atteinte à la dignité de toute vie humaine», déplorant «une régression culturelle sans précédent, caractérisée par l'absolutisation de l'autonomie et de l'autodétermination de la personne».
Accès limité aux soins palliatifs
Il faut rappeler que la nouvelle loi sur l'euthanasie est le résultat de cinq projets réglementaires approuvés le 20 février 2020 par l'Assemblée de la République et rassemblés ensuite dans un seul texte législatif. Parmi ses points les plus controversés, on peut citer les règlements concernant les personnes gravement handicapées et ceux relatifs à l'objection de conscience qui est également reconnue dans d'autres domaines par le droit portugais. L'Église a également dénoncé l'accès limité aux soins palliatifs, qui ne sont actuellement disponibles que pour 30 % des patients au Portugal.
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