Fraternité humaine : les appels des chefs religieux d'Asie
Vatican News
Dans le sillage du Pape François et du grand imam d'Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, des représentants de plusieurs cultes religieux à travers le continent asiatique ont participé le 4 février à la Journée internationale de la fraternité humaine convoquée par les Nations unies. Ce fut le cas en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, mais aussi au Pakistan et en Malaisie.
À Bogor, dans l'ouest de l'île de Java, les chefs religieux locaux et un groupe de jeunes ont ainsi signé une déclaration dans laquelle ils s'engagent à renforcer leur fraternité religieuse. «Nous, chefs religieux et jeunes de la ville de Bogor, croyons que la diversité est un noble don de Dieu. Nous maintiendrons ce don avec l'esprit de fraternité humaine et de tolérance», peut-on lire dans la déclaration promue par l'église catholique locale. «La diversité ne doit pas empêcher les gens de construire la fraternité humaine. Dans cet esprit, nous allons nous battre pour l'humanité, protéger l'environnement et renforcer l'engagement en faveur de l'unité de la nation indonésienne», déclarent les signataires. Parmi eux se trouve l'évêque de la ville, Mgr Paskalis Bruno Syukur.
Un engagement de plusieurs années déjà
Interviewé par l'agence Ucanews, le prélat a expliqué que les dirigeants des six religions reconnues en Indonésie - bouddhisme, catholicisme, confucianisme, hindouisme, islam et protestantisme - ont voulu souligner l'importance de construire une fraternité fondée sur la dignité humaine : «La promotion d'un tel esprit est la tâche des chefs religieux. Par cette déclaration, nous affirmons que les religions jouent un rôle important dans la construction de la paix. Ils doivent devenir des instruments pour construire la fraternité humaine et ne pas créer de divisions», a-t-il souligné, rappelant que l'Église catholique de Bogor s'est engagée depuis des années à promouvoir de bonnes relations avec les personnes d'autres confessions.
Parmi les signataires de la déclaration figure Rusli Saemun, un dirigeant musulman local qui a applaudi l'initiative. «La déclaration est importante pour promouvoir l'unité en Indonésie», a-t-il déclaré à l'agence de presse Ucanews. «J'espère que la fraternité humaine que nous avons construite et que nous construisons pourra servir à mettre fin aux conflits religieux dans notre pays».
Initiatives au Pakistan et en Malaisie
La Journée des Nations unies a également été célébrée au Pakistan. Le président de la commission nationale pour la Paix et l'Harmonie, Muhammad Ahsan Siddiqui, a souligné comment le dialogue entre les religions peut «ouvrir la voie à la compréhension des valeurs communes partagées par l'humanité». La commission - rapporte l'agence Ucanews - a également adressé ses félicitations au secrétaire des Nations unies Antonio Guterres, ainsi qu'à la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten, fondatrice en France de l'association Imad pour la jeunesse et la paix, lauréate du prix Zayed 2021 décerné le 4 février et inspiré par le document d'Abou Dhabi.
En Malaisie, un autre grand pays musulman d'Asie, à l'occasion de la Journée, l'archevêque de Kuala Lumpur, Mgr Julian Leow, a publié une lettre pastorale pour exhorter les fidèles à devenir des promoteurs de la fraternité inspirée du modèle du bon samaritain «qui - écrit-il - met de côté toutes les différences qui peuvent exister et ne voit qu'un être humain dans le besoin».
Notre foi catholique, qui est fondée sur le double commandement de l'amour, s'exprime «dans la primauté donnée à la relation, à la rencontre avec le mystère sacré de l'autre, à la communion universelle avec toute la famille humaine», a souligné le prélat avec les mots du Pape François dans Fratelli tutti, rappelant que c'est la vocation de tout catholique.
«Alors que nous célébrons aujourd'hui la fraternité et la solidarité, nos maisons deviendront un terrain fertile pour semer la compassion et l'amour, la paix et l'harmonie, le respect et l'acceptation, un lieu où les générations futures pourront regarder en arrière et puiser des forces pour un monde meilleur» : c'est l'espoir exprimé par Mgr Leow en conclusion de sa lettre.
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