L’international, l’ADN de Radio Vatican selon le père Lombardi
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
La devise de Radio Vatican était «la voix du Pape et de l’Église en dialogue avec le monde». Il a fallu attendre longtemps avant qu’un vrai dialogue n’ait lieu, tant les premières décennies d’existence de la radio du Pape ont été marquées par les guerres et les totalitarismes qui empêchaient justement tout dialogue.
Dès 1931, la mission de la station fondée par Pie XI et Guglielmo Marconi, a été de s’adresser à toute personne se situant en n’importe quel point du globe. Fascisme, nazisme, Seconde Guerre mondiale, communisme : «il n’y avait pas de situation de dialogue alors il fallait continuer de parler même s’il y n’avait pas de réponse ou d’écho, car on savait qu’il y avait quelqu’un qui écoutait et qui entendait notre voix pour l’encourager et pour lui donner espoir», raconte le père Federico Lombardi, ancien directeur général de Radio Vatican. «Pendant très longtemps, les émissions pour les pays qui étaient dans le silence ont été une mission très importante de Radio Vatican» ajoute-t-il.
Le dialogue avait lieu malgré tout grâce au courrier. De nombreuses lettres arrivaient aux différents programmes linguistiques. «On répondait à ces lettres à l’antenne car il y avait beaucoup de choses qui pouvaient intéresser les auditeurs», explique le prêtre jésuite.
Passage aux ondes courtes
Le dialogue, il a eu lieu, et continue à être encore aujourd’hui, au sein de la radio, au travers de tous ses journalistes qui viennent de différents pays et qui ont toujours formé «une communauté de communicants». «Nous sommes déjà un lieu d’échange d’informations qui viennent de différentes parties du monde et la grande richesse de Radio Vatican a été de rediffuser des nouvelles qui venaient de différentes cultures, en construisant une communauté de dialogue interculturel de communicants croyants», souligne le père Lombardi.
Cette dimension internationale de Radio Vatican a été soutenue techniquement par l’adoption dès 1931 des ondes courtes pour diffuser les émissions aux quatre coins du monde. «C’est ce qui a fait la force de Radio Vatican», explique le jésuite. «Le bruit de fond était plus fort, certes, alors il fallait aussi parler plus fort» se rappelle-t-il.
Pour cela, la radio du Pape a pu s’appuyer sur une expertise technique de haute qualité en matière d’ondes courtes, comme le démontre le centre de transmission de Santa Maria di Galeria regroupant plusieurs grandes antennes et qui pendant près d’une soixantaine d’années ont été le point de départ de la voix du Pape vers le monde entier. Une aventure qui se poursuit encore aujourd’hui, principalement vers l’Afrique et qui se poursuit via d’autres moyens, comme les satellites ou internet. Avec le même souci d’atteindre chaque recoin de la planète.
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