Kurdistan irakien: la visite du Pape attendue comme un signe d’amour et d’espérance
La communauté chrétienne qui accueillera le Pape François lors de son voyage en Irak est «pauvre, petite, sans pouvoir politique, mais c'est sans aucun doute une Église vivante, solide dans la foi au Seigneur Jésus, fécondée aussi par le témoignage de ceux qui ont vécu les persécutions», confie à l’agence Fides Mgr Nathanael Nizar Wadih Semaan, archevêque syro-catholique de Hadiab-Erbil, dans le Kurdistan irakien. «Nous n'attendons pas la visite du Pape comme un prétexte à la pitié: nous l'attendons comme un signe que le Pape et l'Église universelle nous aiment, et qu'il y a un avenir ici pour nous aussi», explique-t-il à l’approche du voyage apostolique de François dans le pays, prévu du 5 au 8 mars prochain.
Mgr Wadih Semaan est particulièrement impliqué dans l'organisation de l’Eucharistie que le Pape François célèbrera le dimanche 7 mars au stade d'Erbil. «Ce sera le seul événement avec un grand nombre de personnes dans le programme de la visite papale, déclare l'archevêque à Fides, car pour tous les autres rendez-vous du programme, y compris à Bagdad et à Qaraqosh, l'accès sera limité. (…) Le stade pourrait contenir 30 000 personnes, mais malheureusement la pandémie de Covid-19 à Erbil a obligé à limiter l'accès. Au moins la moitié des personnes présentes proviendront de lieux du Kurdistan irakien tels que Sulaimanyya, Dohuk et Ankawa, la banlieue d'Erbil où se trouvent également de nombreuses personnes déplacées de Mossoul et de la plaine de Ninive. Le reste des billets a été réparti entre les diocèses de tout le pays. La liturgie sera célébrée en rite latin, et sera également marquée par des chants en arabe et en araméen», précise-t-il.
Une préparation dans la communion
La préparation de la visite papale a également été l'occasion d'une collaboration entre les différentes communautés chrétiennes, souligne Mgr Wadih Semaan: «En préparant ensemble les différents moments de la visite papale, nous avons aussi fait l'expérience de la communion entre nous. Nous mettons de côté les enfermements et le sectarisme, attestant devant tous qu'en tant que chrétiens irakiens, nous partageons la même mission de proclamation de l'Évangile du Christ sur nos terres», témoigne l’archevêque syro-catholique. «De cette communion a également fleuri une ouverture à nos frères musulmans, qui attendent eux aussi le Pape François avec beaucoup d'impatience. Ils veulent eux aussi lui dire: "tu es le bienvenu", et l'accueillir comme un frère».
Dimanche 7 mars, le Saint-Père se rendra donc dans la capitale du Kurdistan irakien, mais aussi à Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive, à la rencontre des communautés chrétiennes ayant fui les exactions du groupe État islamique. Puis il repartira pour Rome, lundi 8 mars, clôturant ainsi quatre jours de proximité intense avec un peuple qui continue de souffrir de la guerre, dans un pays qu’aucun Pape avant lui n’avait visité.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici