L’inestimable patrimoine du chant chaldéen, tradition multiséculaire
Delphine Allaire - Cité du Vatican
Sœur Narjis de la Congrégation des Filles du Sacré Cœur de Jésus de l’Irak, née à Bagdad, est arrivée à Rome il y a quatre ans pour étudier et approfondir ce patrimoine musical à l'Institut pontifical de Musique sacrée. Celle qui, en février 2020 à Bari dans les Pouilles italiennes, avait chanté devant le Saint-Père conçoit le chant comme un «don de Dieu», «une mission, un biais pour transmettre l’amour du Seigneur».
«Notre musique provient des 1ers siècles, de notre liturgie en araméen, traduite ensuite en arabe. La spécificité de notre chant est qu’il est toujours un dialogue entre les fidèles et le Christ. Nos chants ont été écrits par les pères de l’Église comme saint Ephrem. Cette richesse respecte aussi une tradition orale», explique-t-elle.
Une tradition orale multiséculaire d’une richesse infinie. Une mélodie et un rythme bien particulier basé sur le quart de ton, intonation typique du Moyen-Orient, ancrée dans la tradition persane. Un héritage musical qu’il s’agit de préserver précieusement.
«Notre tradition s’est transmise grâce aux prêtres qui ont enregistré et retranscrit nos chants, nos hymnes. Cette richesse doit absolument trouver une route pour être sauvée, ne pas être perdue, et être transmise aux générations futures», espère la jeune religieuse.
Nul doute que le Saint-Père sera touché par ce patrimoine lors de la messe en la cathédrale chaldéenne de Bagdad. Le chœur doit y entonner un trisaghion, cette céleste prière trinitaire chantée... dont les origines se trouvent dans le chant des anges révélé par Isaïe et par saint Jean dans l'Apocalypse.
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