Les évêques du Pérou appellent à la réhabilitation de la politique
«Une bonne politique exige des candidats honnêtes et responsables, avec un esprit de service, capables de dialoguer et de construire des ponts pour le bien commun»: c'est ce qu'écrivent les évêques du Pérou dans le message publié cette semaine en vue des élections générales qui auront lieu le 11 avril.
Les évêques soulignent que le pays traverse l'une des pires crises de son histoire, une crise sanitaire, économique, morale, éducative et politique qui peut affecter encore plus gravement l'avenir. Ils réaffirment donc la nécessité d'une politique qui ne soit pas subordonnée à l'économie ou à la technocratie, mais qui s'inscrive dans un projet plus large de développement humain intégral et durable, dans lequel une attention particulière est accordée aux pauvres. La Conférence épiscopale souligne donc que, dans la situation actuelle, les candidats ont une grande responsabilité, car ils devront orienter le destin du pays et coopérer à la réhabilitation de la politique et au renforcement de la société.
Lutter sincèrement contre la corruption
Les évêques dénoncent le taux élevé de corruption des autorités et des fonctionnaires, les affrontements stériles entre les pouvoirs de l'État et au sein des partis politiques, ou encore les tentatives d'introduction d'idéologies contraires à la famille et à la vie. Ils rappellent le travail et l'effort conjoint de tous les Péruviens sont nécessaires pour sortir de cette crise et demandent donc en premier lieu aux partis politiques et à leurs candidats «de bannir des campagnes électorales les adjectifs humiliants et les insultes contre leurs rivaux, et de donner la priorité à la présentation de propositions non démagogiques mais sérieuses et réalisables, en gardant toujours ouverte la possibilité d'un dialogue respectueux avec les différents acteurs de la vie sociale, économique, culturelle, éducative et politique du pays».
Citant ensuite à plusieurs reprises la lettre encyclique Fratelli tutti du Pape François, les évêques exhortent les citoyens à ne pas se laisser emporter par «un échange fébrile d'opinions sur les réseaux sociaux, souvent guidé par des informations médiatiques pas toujours fiables», à participer à la vie politique, à se préparer adéquatement pour exprimer un vote informé et conscient, en prenant en compte les problèmes qui affligent le pays et avec une sérieuse évaluation de la capacité des candidats à les résoudre.
Promouvoir la personne et la famille
Pour les évêques péruviens, une politique qui atteint le plus haut degré de charité est possible, mais elle exige des dirigeants qui vivent leur vocation avec passion au service des personnes qu'ils représentent et qui promeuvent une culture de la rencontre et de l'amitié sociale, en mettant au centre la personne humaine, la famille et la communauté.
Mais elle a également besoin de la participation active de tous les Péruviens, qui vivent et enseignent «la valeur du respect, l'amour capable d'accueillir toute différence, la priorité de la dignité de tout être humain sur ses idées, ses sentiments, ses pratiques et même ses péchés» (Fratelli tutti, 191).
Enfin, rappelant l'invitation du Pape François aux fidèles le 19 janvier 2018 à Lima, lors de sa visite au Pérou, à ne pas se laisser voler l'espérance et à travailler ensemble pour le bien du pays, les évêques soulignent que les prochaines élections générales «sont une occasion propice pour reprendre le chemin de la bonne politique» et renforcer la démocratie. Les évêques concluent leur message en assurant de leur proximité et de leurs prières dans ce processus électoral, afin que personne ne se sente seul.
Vatican News Service - TC
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