5e centenaire du Pérugin: à Pérouse, une commission diocésaine pour le «peintre divin»
Paolo Ondarza - Cité du Vatican
Le églises du territoire de l'archidiocèse de Pérouse gardent encore vivants les empreintes de Pietro di Cristoforo Vannucci, dit le Pérugin. Surnommé le «peintre divin», connu pour avoir été le maître de Raphaël, il est considéré par Vasari comme ayant été le plus important innovateur en peinture avant Michel-Ange. Et il sera honoré de manière toute particulière en 2023, année du 500e anniversaire de sa mort. En vue de cet évènement, une commission diocésaine, présidée par Mgr Marco Salvi, évêque auxiliaire et vicaire général de Pérouse, a été instituée. Son but : travailler à l’organisation d’initiatives spécifiques afin de valoriser le patrimoine historique et artistique laissée par cette éminente figure de la Renaissance italienne.
Le diocèse, l'Ombrie et le Pérugin
Ce «parcours de valorisation» s’articulerait autour d’expositions, de conférences et d’études spécialisées. Mgr Salvi dit avoir «ressenti la nécessité» de mettre ce groupe de réflexion en place, convaincu que la présence de l’archidiocèse au premier plan de ces commémorations s’avère «fondamentale». Et l’évêque d’ajouter: «l'Ombrie, région connue dans le monde entier pour son art et sa spiritualité, doit beaucoup à la personnalité du Pérugin, qui a renouvelé le langage artistique de la Renaissance». La commission diocésaine entend s’engager dans un dialogue étroit avec les institutions municipales, provinciales et régionales afin de déboucher un projet commun à l’horizon 2023.
L'espace, l'indéfini et le clair-obscur
Formé dans l'atelier de Verrocchio à Florence, Le Pérugin est le premier peintre ombrien à avoir assimilé l’enseignement de Piero della Francesca en parvenant, de façon magistrale, à accorder les figures du premier plan et le paysage: le sens de l'espace caractérisé par l'indéfinition et la succession progressive des plans et du modelé en clair-obscur est sa signature. Parmi ses chefs-d'œuvre, citons L'adoration des Mages, l'une des premières peintures à l'huile d'Ombrie, conservée à la Galerie nationale de Pérouse, les fresques de Santa Maria Assunta de Cerqueto ou les œuvres conservées à la Pinacothèque du Vatican telles que le Retable des décemvirs ou la Résurrection de San Francesco al Prato.
Les fresques détruites pour faire place à Michel-Ange
Dans la chapelle Sixtine, vers 1480, le Pérugin a peint le faux retable dédié à l'Assomption, détruit par la suite pour faire place au Jugement dernier de Michel-Ange et, dans le registre médian des murs latéraux, les scènes du Baptême du Christ, du Voyage de Moïse en Égypte et de la célèbre Remise des clés à saint Pierre. La vision architecturale de ce dernier chef-d'œuvre, qui exprime les idéaux de perfection classique de la Renaissance, est devenue un modèle pour les élèves de Pietro Vannucci, au premier rang desquels Raphaël, qui s'en est inspiré pour le Mariage de la Vierge de la Pinacothèque de Brera.
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