Éthiopie: une délégation d'évêques catholiques visite des personnes déplacées
Un signe de la proximité de l’Église dans une zone accueillant les victimes des conflits internes. Lors de cette visite, les évêques éthiopiens étaient conduits par le vicaire apostolique de Hosaena, Mgr Seyoum Fransua Noel, et accompagnés également par le nonce apostolique en Éthiopie, Mgr Antoine Camilleri, le secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie, le père Teshome Fikre, et quelques représentants de la Conférence des supérieurs majeurs, de l'Association des prêtres et du Conseil national des laïcs catholiques.
Une Église au service des déplacées
«Au cours de la visite, rapporte une note de l'Amecea (Association des membres des Conférences épiscopales d'Afrique de l'Est), les délégués ont écouté les témoignages des personnes déplacées et les défis auxquels les conflits les ont soumises». Dans cette éparchie trouvent notamment refuge des personnes ayant échappé au massacre de Metekel (zone de la région de Benishangul-Gumuz, dans le nord-ouest du pays) qui s'est déroulé entre décembre 2020 et janvier 2021. Selon la Commission éthiopienne des droits de l’homme, 207 personnes ont été tuées.
Au cours de la visite de la délégation épiscopale, poursuit la note, un temps important a été consacré au dialogue des évêques avec le clergé et les consacrés locaux, ainsi qu'avec des représentants de l'administration gouvernementale et de diverses agences humanitaires opérant dans la région. «L'Église, a déclaré Mgr Noel, continuera toujours à soutenir les personnes victimes de conflits et à œuvrer pour aider les personnes déplacées». Les responsables gouvernementaux présents ont remercié les évêques catholiques pour leur contribution et leur proximité.
Feu vert de l'ONU pour une enquête conjointe au Tigré
Ce mercredi 18 mars, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a accepté la demande de l'Éthiopie pour une enquête conjointe portant sur les conséquences humanitaires du conflit touchant le Tigré. Des habitants de la région avaient dénoncé auprès des organisations de défense des droits de l'homme et des journalistes, des massacres et des violences sexuelles à grande échelle contre des civils perpétrés par les forces de sécurité dans cette région du nord de l’Éthiopie. Des organisations humanitaires ont également témoigné de la dégradation du système de santé au Tigré et mis en garde contre le risque d'une famine à grande échelle.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a lancé début novembre une intervention militaire visant à renverser le parti au pouvoir dans la région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dont il a accusé les forces d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale.
Il a proclamé la victoire le 28 novembre mais certains des dirigeants du TPLF, que le gouvernement veut tous voir désarmés et emprisonnés, sont en fuite et ont promis de continuer à se battre. L'accès au Tigré s'est récemment amélioré mais pendant des semaines, une coupure des communications et des restrictions de déplacements ont rendu difficile la connaissance de la situation sur le terrain. On ne dispose pas de bilan précis du nombre de victimes de ce conflit. Le 18 décembre dernier, l’agence Reuters évoquait plusieurs centaines de morts et 950 000 déplacés.
L'éparchie de Bahir Dar-Dessie
L'éparchie de Bahir Dar-Dessie a été érigée par le Pape François le 19 janvier 2015, sur un territoire cédé par l'archiéparchie métropolitaine d'Addis-Abeba. Elle englobe treize zones administratives des États régionaux de Benishangul, Amhara et Afar, tous au nord d’Addis-Abeba, soit une superficie d'environ 221 776 kilomètres carrés et une population de plus de 16 millions d'habitants, dont plus de 17 000 sont catholiques et plus de 3 000 sont catéchumènes. L'éparchie est dirigée par Mgr Lisane-Christos Matheos Semahun.
Vatican News Service - IP / AFP
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