En Colombie, l'Église investit dans les jeunes pour la réconciliation nationale
«Identité et réconciliation nationale, 30 ans après la Constitution». C’est sur ce thème que l’Église colombienne va organiser une série de conférence à destination d’un public large, du 6 mai au 1er juillet prochain.
Chaque jeudi, de 18h à 21h30 sur Zoom, deux mois durant, intellectuels, ecclésiastiques, politologues aborderont des thèmes politiques à la lumière de l'Évangile et de la doctrine sociale de l'Église. En voici quelques-uns: les clés du leadership de Jésus; l'identité nationale: les étapes et les processus qui ont façonné l'histoire; et les défis de la Colombie et les critères d'action politique et sociale en temps de crise.
Former une nouvelle génération
Cette initiative, pont entre Église et politique, est plus précisément organisée par l'Académie latino-américaine des dirigeants catholiques, les Universités catholiques du Sud et de Montserrate, et la Fondation Konrad-Adenauer, 30 ans après la promulgation de la Constitution et cinq ans après la signature des accords de paix avec les FARC.
Mgr Juan Carlos Cárdenas Toro, évêque du diocèse de Pasto, et Mgr Pedro Salamanca Mantilla, évêque auxiliaire de Bogota, ont également participé à cet événement. Le séminaire, destiné aux jeunes, étudiants, professionnels, universitaires ou entrepreneurs colombiens, intéressés par les questions sociales, politiques et économiques, âgés de 18 à 35 ans, vise à former une nouvelle génération de jeunes engagés qui œuvreront pour l'unité et la réconciliation du pays.
Un conflit armé en mutation depuis 60 ans
«Au milieu d'une crise qui a exacerbé les problèmes d'inégalité, de violence et de destruction de la maison commune qui frappent la Colombie», a expliqué en ce sens Mgr Pedro Salamanca. Les évêques du pays avaient en début de Semaine Sainte 2021 lancé un appel pour 100 jours de cessez-le-feu des groupes armés, afin que cessent «les meurtres, les blessures, les enlèvements, les extorsions, les emprisonnements, les déplacements, le recrutement de mineurs, les menaces et les troubles qui affectent la population».
Minée depuis près de soixante ans par une guerre interne complexe, la Colombie pensait pouvoir tourner la page grâce à la signature de l'accord de paix avec la rébellion des Farc en 2016, dix ans après le désarmement des milices paramilitaires. Mais un nouveau cycle de violence affecte désormais les régions isolées, avec une explosion du nombre de groupes armés qui se disputent le contrôle des anciens fiefs de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Dans un pays à la topographie difficile de montagnes et de jungles, le conflit armé colombien, a depuis les années 1960 impliqué guérillas, paramilitaires et forces de l'ordre, et fait plus de neuf millions de victimes, en comptant les morts, les disparus et les déplacés, selon l’AFP.
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