Le cardinal Sako plaide pour que les chrétiens ne soient plus traités d'"infidèles"
«J'adresse mes sincères félicitations et bénédictions à nos frères et sœurs musulmans, en demandant à Dieu Tout-Puissant de bénir leur jeûne et de les faire bénéficier de la santé, de la sécurité et de les épargner, ainsi que toute l'humanité, du danger de la pandémie de Covid-19»: c’est ainsi que débute le chaleureux message du cardinal Sako aux fidèles de confession musulmane, alors que commence pour eux le mois du Ramadan consacré d’une manière particulière au jeûne, à la prière et à l’aumône.
Le Patriarche souhaite que cette période soit aussi l’occasion d’approfondir les liens de fraternité, d’amitié et de respect, que le Pape lui-même a mis en exergue lors de sa visite apostolique dans le pays, en mars dernier.
Pour une refonte des manuels scolaires
Le chef de l’Église chaldéenne espère surtout que le Ramadan soit une opportunité de «promouvoir les principes de paix, de stabilité et de coexistence, afin d'ouvrir une nouvelle page positive dans la vie des Irakiens, pour que tous puissent jouir de la joie et du bonheur après tous les maux qu'ils ont subis». Mais le cardinal Sako va plus loin que ces considérations générales et formule une demande concrète: que les manuels scolaires adoptent l’appellation «peuple du Livre» pour désigner les chrétiens, en remplacement d’autres expressions jugées «erronées et inacceptables». Car dans certains manuels en usage dans les écoles publiques, les chrétiens sont toujours identifiés comme des «infidèles» et des «polythéistes».
Les communautés chrétiennes, autrefois florissantes en Irak, ne représentent qu'environ 2% de la population de ce pays aujourd'hui. Poussés à l'émigration depuis des décennies par des vexations, persécutions ouvertes ou difficultés économiques qu'ils partagent avec leurs compatriotes musulmans, les chrétiens demandent à être reconnus comme des citoyens à part entière, faisant valoir leur remarquable contribution à la vie politique, sociale, économique et culturelle de ce pays.
Lors de son voyage sur les terres d'Abraham en mars dernier, et notamment au cours de ses étapes à Mossoul et Qaraqosh, le Saint-Père leur avait prodigués de vifs encouragements. «Vous n'êtes pas seuls!» leur avait-il lancé, les invitant à ne pas perdre l'espérance, à reconstruire, et, si possible, à rester dans leur patrie.
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