Message de Pâques du cardinal De Kesel: accueillir notre vulnérabilité
«Le Carême, cette année, a été très particulier. Il avait d’ailleurs commencé bien plus tôt… en réalité déjà autour de Pâques l’an dernier», explique le cardinal belge. «C’est donc devenu un fort long Carême, avec d’amples restrictions que nous n’avons pas choisies. C’est aussi la raison pour laquelle beaucoup de nos contemporains les ont perçues comme une atteinte à leur liberté.»
Mais l’archevêque de Malines-Bruxelles, lui-même affecté par un cancer dont le traitement a nécessité qu’il se mette en retrait du gouvernement effectif de son diocèse, rappelle que la vulnérabilité fait partie de l’expérience humaine. «Notre liberté n’est pas absolue, rappelle-t-il. Il n’y a de vie vraiment humaine et féconde que lorsqu’on reconnaît notre fragilité et notre vulnérabilité. C’est souvent dans la rencontre de personnes avec un handicap ou une déficience permanente que nous découvrons ce qu’est l’humain en vérité. Dieu lui-même a voulu partager avec nous cette vulnérabilité.»
Il souligne aussi que, paradoxalement, «les restrictions donnent à la liberté son vrai sens. C’est la signification profonde du Carême: accueillir notre vulnérabilité et apprendre à vivre avec des limites. Il va de soi que nous devons tout faire pour arrêter la propagation du virus».
Redécouvrir la valeur de la prière
«Les rassemblements ne sont possibles que moyennant des conditions très strictes. Il en va ainsi pour l’Eucharistie: c’est un manque qui nous fait mal. Mais cela nous rappelle précisément la grande valeur de la prière. La prière à la maison ou en petit groupe et surtout la prière personnelle et l’écoute priante de la Parole de Dieu, qui sont essentielles pour la vie du chrétien», explique l’archevêque de la capitale belge.
«Les règles en vigueur nous empêcheront de célébrer la fête de Pâques avec tout le faste habituel, reconnaît-il. Mais cela ne pourrait nous décourager. Le Seigneur est vraiment ressuscité. Il peut faire de la période que nous vivons un temps favorable, un temps de grâce.»
«Il n’y a pas de véritable humanité, pas d’authentique vivre ensemble, sans la reconnaissance de notre fragilité et de nos limites. Pas de Pâques sans Carême. Pas de Résurrection sans la Croix. Ce que nous éprouvons est déjà empreint de joie pascale. Les restrictions qui impactent aussi la vie en Église, sont une invitation à approfondir notre foi par l’écoute priante de la Parole de Dieu et par la solidarité. Elles nous aident à devenir de bons disciples du Christ et, précisément pour cette raison, aussi des citoyens responsables dans la société. C’est en ce sens que je vous souhaite une joyeuse fête de Pâques!», conclut le cardinal belge.
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