Japon: l’épiscopat proteste contre une base militaire sur un lieu de mémoire
Ce site de construction se situe sur le terrain des dépouilles de plus de 200 000 victimes de la bataille de 1945.
Les restes des corps appartiennent non seulement à des soldats japonais, mais aussi à des soldats américains, coréens et à de nombreux civils, dont de nombreux enfants.
Depuis quelque temps, les habitants et autorités locales de l'île située à 1 554 km à vol d’oiseau de la capitale, ont demandé au gouvernement de Tokyo d'arrêter les travaux de construction, en signe de respect pour les victimes. Un appel rejoint par la conférence épiscopale japonaise, par l’intermédiaire d’une note de la Commission Justice et Paix, dirigée par Mgr Bernard Taijii Katsuya et Mgr Wayne Francis Berndt.
Ces restes, signe d'espérance pour la paix
«Les restes de ceux qui ont perdu la vie dans la bataille d'Okinawa sont un signe d'espérance pour la paix. Personne ne peut nier qu'il est intolérable et déraisonnable que les familles des victimes voient les restes de leurs proches traités de manière aussi méprisante», s’indigne l’épiscopat dans cette note.
Les évêques rappellent donc que, sur l'île, une activité de bénévolat est en cours depuis quelques temps déjà pour recueillir les restes des victimes de la guerre et les rendre à leurs familles: il s'agit d'un geste important, expliquent encore les évêques, car il exprime non seulement le sentiment commun de la protection de la dignité humaine, mais aussi le sentiment spécifiquement catholique de la «sacralité du corps». Au contraire, selon eux, l'installation d'une base militaire «aux dépens des victimes de la guerre indique un terrible mépris de la dignité humaine et du caractère sacré de la vie.»
Les catholiques doivent s'engager sur cette question
«Okinawa a déjà vu beaucoup de morts» à cause de la Seconde Guerre mondiale, poursuit la note des évêques, et maintenant «est une fois de plus obligé de se sacrifier à cause des politiques de sécurité du Japon et des États-Unis.» C'est pourquoi la commission épiscopale Justice et Paix exhorte le gouvernement japonais à arrêter la construction de la base militaire et, dans le même temps, invite les catholiques à «s'intéresser de près» à cette question.
La bataille d'Okinawa s’est déroulée du 1er avril au 22 juin 1945, durant quatre-vingt-deux jours, dans l'archipel Okinawa lors de la Seconde Guerre mondiale. Dernière grande bataille du conflit, elle a été l'une des plus sanglantes sur le théâtre du Pacifique. 40 000 à 150 000 civils japonais y ont péri.
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