Libéralisation de l’avortement pharmacologique: l’épiscopat britannique opposé
Le ministère britannique de la Santé et de l’Aide sociale a lancé une consultation sur l’opportunité de rendre permanente, et non plus temporaire, la réglementation sur l’«avortement à domicile», l’avortement pharmacologique, communément appelé «Diy (do-it-yourself) Abortion». En 2020, le Royaume-Uni avait en effet temporairement modifié la réglementation pour l’accès à cette méthode en raison de la pandémie de covid-19.
Les femmes pouvaient ainsi prendre des médicaments abortifs directement chez elles, sans se rendre à l’hôpital afin d’éviter le risque d’infection au coronavirus. L'interruption pharmacologique volontaire de la grossesse était possible à domicile jusqu'à la dixième semaine de gestation, après une consultation téléphonique avec un médecin et en envoyant les médicaments nécessaires par courrier.
L’Église choquée
Comme à l’époque, l’Église catholique a vivement réagi: Mgr Sherrington, responsable de la conférence épiscopale pour les questions relatives à la vie, a réitéré l'opposition des évêques catholiques «à toute proposition de changement visant à rendre permanent un texte de loi qui s'est avéré dangereux et fatal pour les femmes enceintes, et qui a conduit à la perte tragique et inutile de milliers de vies à naître».
Il a ensuite exhorté les fidèles à soutenir la motion présentée par la députée Carla Lockhart, qui «a souligné les nombreux problèmes qui ont surgi à la suite de cette législation temporaire, tels que des complications graves, des urgences médicales, des avortements au-delà de la limite légale, des risques de coercition et le manque de garanties pour les femmes victimes de relations violentes.» «Nous encourageons vivement tous les catholiques», a conclu Mgr Sherrington, «à faire entendre leur voix sur cette question», afin que «le droit à la vie» soit protégé.
Une décision précipitée
En 2020, lors de la décision initiale, Mgr Sherrington, au nom de l’épiscopat avait déclaré: «Nous sommes choqués. Bien que nous vivions une période d'urgence, ces mesures mettent encore plus en danger les femmes qui se retrouvent à agir dans la précipitation et sans consultation médicale appropriée, peut-être contraintes par des partenaires violents».
«De telles mesures, avait réitéré le prélat, dévalorisent le sérieux avec lequel de telles décisions doivent être prises et ne prennent pas en considération les dangers physiques et psychologiques que l'administration de ces médicaments à domicile pourrait entraîner».
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