Recueillement dans un cimetière de Manaus, en Amazonie brésilienne, le 8 mai 2021. Recueillement dans un cimetière de Manaus, en Amazonie brésilienne, le 8 mai 2021. 

Brésil: l’Église organise une commémoration pour les victimes de la pandémie

Le Brésil s'approche du seuil tragique des 500 000 morts du Covid-19. Dans ce contexte douloureux, la Conférence nationale des Évêques du Brésil (CNBB) prépare des prières, des hommages et une mobilisation sociale pour la journée du samedi 19 juin.

L’épiscopat organise cette commémoration pour se souvenir des nombreux Brésiliens décédés et pour souligner le message selon lequel «chaque vie compte». Une messe est prévue le samedi 19 juin à Rio de Janeiro, tandis que les églises de tous les diocèses du pays seront invitées à faire sonner les cloches à 15 heures, l'heure de la Miséricorde.

La messe sera présidée par Mgr Joel Portella Amado, évêque auxiliaire de Rio de Janeiro, qui présente cette initiative comme «un acte de solidarité, d'espoir, d'engagement, pour essayer de rendre le Brésil un peu meilleur».

Les images des nombreux manifestants qui sont descendus dans la rue, il y a moins de 15 jours, pour demander la destitution du président Jair Bolsonaro, circulent encore dans les journaux et sur Internet. Le chef de l'État est en effet tenu pour responsable d'une gestion de la pandémie définie comme "désastreuse", qui a fait du Brésil l'un des épicentres du Covid-19. Jusqu'à présent la mort de plus de 490 000 personnes a été enregistrée comme étant liée au coronavirus, et 17 millions et demi d'infections ont été recensées. Actuellement, seule 10 % de la population est vaccinée.

Des chiffres contestés par le chef de l’État

Le président brésilien, quant à lui, a déclaré la semaine dernière que le nombre réel de décès dus au coronavirus dans le pays pourrait ne représenter que 50 % du décompte officiel. «Je vais vous donner une information de première main: la Cour des comptes ne confirme pas le nombre de décès dus au Covid l'année dernière; environ 50 % des personnes attribuées au virus ne le seraient en fait pas», a déclaré le chef de l'État, selon les agences de presse.

Le Brésil est au centre de l'attention des médias du monde entier depuis plusieurs mois pour sa gestion chaotique de la pandémie. La crise sanitaire a de graves implications politiques: plus de 70 demandes de mise en accusation du président Bolsonaro ont été présentées à la Chambre des députés, mais aucune n'a eu de réponse à ce jour.

À de nombreuses reprises, l'Église catholique a élevé la voix pour signaler cette situation. Le moment actuel exige compétence et lucidité, donc «les discours et les attitudes qui nient la réalité de la pandémie, ignorent les mesures sanitaires et menacent l'État de droit démocratique, sont inacceptables», s’est insurgée la conférence épiscopale.

(Fides)



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18 juin 2021, 12:30