Les évêques du Canada réaffirment leur engagement pour les peuples autochtones
Vatican News
Dans une note publiée le jeudi 10 juin, la conférence épiscopale du Canada reconnaît que «la découverte récente des restes d’enfants dans un lieu d’enterrement d’un ancien pensionnat à Kamloops (Colombie-Britannique) nous rappelle un passé douloureux et un héritage qui persiste».
«Avec le ferme encouragement du pape François, les évêques du Canada se sont engagés à renouveler et renforcer les relations avec les Peuples autochtones de tout le pays», expliquent-ils néanmoins, en mettant en avant l’expérience des cercles d’écoute régionaux et diocésains qui ont été mis en place au cours des dernières années. «S’écouter est le commencement de nos efforts communs pour parvenir à une réconciliation mutuelle et durable, à une guérison authentique et ainsi construire des ponts», insistent-ils.
Une délégation va être envoyée à Rome
En lien avec les organismes représentatifs «des Premières Nations, des Métis et des Inuits», les évêques préparent depuis deux ans l’envoi à Rome d’une délégation d’autochtones «pour rencontrer le Saint-Père et vivre des moments significatifs de dialogue et de guérison. Cette visite pastorale comprendra la participation d’un groupe diversifié d’aînés/‘gardiens du savoir’, de survivants des pensionnats et de jeunes de partout au pays. L’événement offrira également au pape François une occasion unique pour entendre directement les peuples autochtones, d’exprimer sa proximité sincère, d’aborder l’impact de la colonisation et l’implication de l’Église dans les pensionnats, en vue de répondre à la souffrance des peuples autochtones et au traumatisme intergénérationnel qui perdure.»
La pandémie de coronavirus et les restrictions sur les voyages internationaux ont ralenti ce projet, mais il devrait néanmoins se concrétiser avant la fin de 2021.
«La délégation au Saint-Siège représente une étape importante sur le chemin de la réconciliation et de la guérison partagée par les Peuples autochtones et l’Église au Canada», expliquent les évêques, en rappelant que le Pape François, lors de l’Angélus du 6 juin 2021, évoquant le traumatisme dû à la découverte des corps du pensionnat de Kamloops, avait souligné l’importance de «marcher côte à côte dans le dialogue et dans le respect mutuel dans la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de tous les fils et filles du Canada». «Nous espérons que ces rencontres à venir – et l’importante collaboration et le partenariat qui ont soutenu la planification – mèneront à un avenir partagé de paix et d’harmonie entre les peuples autochtones et l’Église catholique au Canada», concluent les évêques dans cette note.
La demande de pardon de l’archevêque de Montréal
À titre personnel, et sans engager la conférence épiscopale dans son ensemble, l’archevêque de Montréal a présenté ses excuses, lors d’une messe célébrée ce vendredi 11 juin en présence d’une cinquantaine de personnes en la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à la mémoire des enfants autochtones morts dans les pensionnats.
«Je tiens à joindre ma voix aux leurs et à présenter mes excuses les plus sincères pour les souffrances causées aux familles et aux communautés autochtones au Canada», a déclaré Mgr Christian Lépine. «Les pensionnats autochtones ont brisé des vies: celle des familles et des communautés à qui on a arraché leurs enfants», a affirmé l’archevêque.
Interrogé par la presse locale, Mgr Lépine a expliqué que «l’éducation, c’est une valeur, mais quand on se sert de l’éducation pour assimiler ceux qui nous précédaient au Canada, c’est un drame».
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