Le mariage, don de Dieu et don de soi
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Il paraît que les jeunes ne veulent pas se marier, surtout en ces temps si difficiles. […] Se marier et partager la vie est une belle chose. C’est un voyage exigeant, parfois difficile, parfois aussi conflictuel, mais c’est un risque qui vaut la peine», a déclaré le Pape François dans son intention de prière de juin 2021.
Don de soi, maître mot
La vocation fondamentale du mariage, c’est celle du «don de soi», rappelle Yves Semen, philosophe de formation, fondateur de l’Institut de Théologie du Corps à Lyon. «L’homme ne s’accomplit pleinement, dit le Concile, que dans le don sincère de lui-même», soit au travers de la vie religieuse ou sacerdotale, soit dans le mariage, poursuit-il. «Ce mouvement de don de soi de la personne authentifie un certain niveau de maturité humaine».
«Cette logique du don de soi doit être purifiée, approfondie, authentifiée sans cesse de telle sorte que l’on passe de plus en plus de l’extériorité de l’émotion et de l’affectivité à une intériorité de ce mouvement profond du don de soi», prévient Yves Semen.
Jésus aux côtés des époux
Dans son intention de prière, le Pape écrit que «pour ce voyage de toute une vie, l’épouse et l’époux ne sont pas seuls. Jésus les accompagne». Yves Semen précise que les époux trouvent en effet «un modèle dans la donation nuptiale du Christ à l’Église» et la personne qui les accompagne au jour le jour dans «cette espérance au quotidien», comme l’avait qualifié Jean-Paul II.
Cela advient via le sacrement du mariage dont la grâce «est donnée à chaque instant aux époux». Le Christ se donne aux époux pour qu’ils puissent à leur tour se donner l’un à l’autre. Il n’y a aucune contradiction, note Yves Semen, entre «le don de soi à son époux, à son épouse, et le don de soi à Dieu».
Bien se préparer à ce sacrement
«Le mariage est la première manière par laquelle Dieu veut se dire au monde, veut se révéler dans son mystère», affirme le philosophe et théologien, qui rappelle que Jean-Paul II, qui a parlé du mariage comme personne avant lui, le considérait comme «le sacrement primordial». Or, les vocations au mariage diminuent.
Il faut ainsi dire la beauté du mariage, estime Yves Semen, comme le fait le Pape. «Il faut s’y préparer sérieusement» et ce n’est pas pour rien que François est le premier à parler de «noviciat du mariage». N’avoir que quelques réunions pour se préparer «à une telle exigence du don de soi» ne suffit pas. «On ne peut pas donner le sacrement du mariage en contrebande», assure ainsi Yves Semen.
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