Un moment de fraternité: la visite du Pape François en Irak
Christopher Wells – Cité du Vatican
Le Haut Comité pour la Fraternité humaine a accueilli jeudi le webinaire «Un moment de fraternité humaine: l'impact de la visite historique du Pape François en Irak». L'événement a rassemblé des leaders religieux et civiques de tout le Proche-Orient pour partager leurs idées sur la signification du voyage apostolique du Pape en Irak, et offrir leurs réflexions sur les prochaines étapes de la reconstruction de l'Irak, et comment le pays peut promouvoir la stabilisation, la réconciliation, et l'espoir d'un avenir meilleur.
Une merveilleuse mosaïque pour la coexistence humaine
Le secrétaire général du Haut Comité, le juge Mohamed Abdelsalam, a ouvert le webinaire en expliquant: «Nous sommes réunis ici aujourd'hui pour réfléchir ensemble à la manière dont nous pouvons investir cette visite du Pape et aider nos frères dans le cher Irak, un pays qui constitue un beau tissu social et une merveilleuse mosaïque pour la coexistence humaine.» Ce beau tableau a toutefois été entaché par les guerres, les conflits et le terrorisme, qui ont «laissé une grande blessure dans le corps de l'Irak.» Les luttes de l'Irak «ont ému le Saint-Père, qui ne pouvait pas voir les larmes de ce peuple sans vouloir les essuyer.»
Le juge Abdelsalam a assuré les participants que le Haut Comité «fera de son mieux pour tirer parti de cette visite historique du Saint-Père», ajoutant qu'il espérait que le Grand Imam d'Al-Azhar pourrait également se rendre en Irak, afin de «compléter le tableau de la fraternité humaine.»
Nous sommes tous frères
Parmi les principaux intervenants du webinaire figurait le cardinal Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de Babylone et chef de l'Église catholique chaldéenne. Il a exprimé son espoir que les participants «parviennent à une vision et à un plan de travail pour mettre en œuvre ce que le Pape a indiqué dans ses discours et ses réunions.»
Le cardinal Sako a expliqué que le Pape François, venu en Irak au milieu des conflits, de l'extrémisme et de la pandémie de coronavirus, a porté avec lui un «unique message influent»: «Nous sommes tous frères en dépit de nos différences, nous devons respecter notre diversité et nous donner la main pour construire une société meilleure.»
Le patriarche a noté que le Pape a également souligné que «la seule façon de marcher sur le chemin de la paix, de la stabilité, de la liberté et de la dignité pour chaque être humain est de limiter les armes.»
Étape importante pour le dialogue interreligieux
Le président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, a déclaré que «l'ensemble du voyage en Irak a été significatif. Chaque moment a été marqué par des gestes et des paroles qui laissent une trace.» Avec la signature du document sur la fraternité humaine à Abu Dhabi en 2019, la visite en Irak a été une «étape importante sur le chemin du dialogue interreligieux.»
Faisant écho au patriarche, le cardinal Ayuso a déclaré que le Pape François «est allé en Irak en tant que pasteur pour dire aux Irakiens: vous êtes tous frères.» Il ne s'agit pas simplement d'une «fraternité théorique», a expliqué le cardinal Ayuso. Il s'agit plutôt d'un appel à tous «à s'engager pour que le rêve de Dieu devienne réalité: que la famille humaine devienne hospitalière et accueillante envers tous ses enfants, qui, regardant le même ciel, marchent en paix sur la même terre».
Ur, maison d'Abraham
Le cardinal Ayuso a souligné la visite de courtoisie du Pape au Grand Ayatollah Sayyid Ali al-Husayni al-Sistani comme une contribution «vraiment importante» à la construction de la fraternité entre chrétiens et musulmans.
De même, la rencontre de prière sur les plaines d'Ur -la maison d'Abraham, le père des trois grandes religions monothéistes– «a été une occasion de prier ensemble avec des croyants d'autres traditions religieuses afin de redécouvrir la raison de la coexistence entre frères, de manière à reconstruire un tissu social au-delà des factions et des ethnies, et d'envoyer un message au Moyen-Orient et au monde entier». À Ur, poursuit-il, le Pape a expliqué que la «vraie religiosité» est celle qui «adore Dieu et aime son prochain.»
Le webinaire de jeudi a également accueilli le sous-directeur général de l'UNESCO, Ernesto Ottone Ramirez, qui, avec le père dominicain Olivier Poquillon, ont mis en lumière l'initiative de l'UNESCO "Raviver l'esprit de Mossoul".
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