Le drame des abus et le covid font baisser la pratique religieuse en Allemagne
En premier lieu, il faut tenir compte de la pandémie de coronavirus, qui «a affecté la vie de l'Église de multiples façons», explique d’abord l'épiscopat allemand (Dbk) sur son site; la fermeture des lieux de culte établie par les autorités de l'État comme mesure de lutte contre la contagion, l'impossibilité de célébrer les offices religieux avec une foule et donc de recueillir les offrandes, «ont eu un effet».
En second plan, les archidiocèses et les diocèses ont subi des «changements structurels»: par exemple, le nombre de paroisses est tombé à 9 858, alors qu'il était de 9 936 en 2019.
La participation aux rites liturgiques diminue
La même baisse a été enregistrée chez les prêtres, qui étaient 12 565 en 2020 alors que l'année précédente, l’on en comptait 12 983; de même chez les diacres permanents, qui sont passés de 3 335 en 2019 à 3 245 en 2020.
Le nombre d'ordinations sacerdotales en 2020 était de 56 prêtres séculiers et 11 religieux. La participation aux rites liturgiques a également diminué, principalement en raison de la pandémie, passant de 9,1 % en 2019 à 5,9 % en 2020.
1 578 nouveaux adultes convertis à l’Église
En conséquence, le nombre de sacrements administrés dans l'Église a également diminué, notamment les mariages, qui sont passés de 38 537 en 2019 à 11 018 en 2020, et les baptêmes, qui se sont arrêtés à 104 610, contre 159 043 il y a deux ans.
L'année dernière, a également été constaté une baisse du nombre de nouveaux membres qui ont rejoint l'Église catholique: 1 578, alors qu'en 2019, ils étaient 2 330. Dans le même temps, le nombre de personnes qui ont quitté l'Église catholique en 2020 était élevé, avec 221 390.
Cependant, il existe une statistique favorable à cet égard: en 2019, en effet, le chiffre était encore plus élevé, à savoir 272 771, ce qui signifie que les abandons ont diminué de 18,8 %.
L’Église demeure une ancre dans les étapes de la vie
«Ces chiffres, a commenté le président de l’épiscopat, Mgr Georg Bätzing, reflètent clairement la manière dont la pandémie de coronavirus affecte la vie dans nos communautés».
L’évêque de Limbourg (Hesse du Nord) rappelle toutefois que, malgré la crise sanitaire, «l'Église a été un point de référence pour de nombreuses personnes, toujours présente surtout aux étapes clés de leur vie».
Ouverture, honnêteté, réponses, face aux abus
En même temps, Mgr Bätzing souligne l'autre facteur qui a le plus d'impact sur les statistiques, à savoir les cas d'abus sexuels, qui font que «beaucoup de gens quittent l'Église parce qu'ils ont perdu confiance en elle». «Nous prenons ce fait très au sérieux», assure le président des évêques. «Nous devons faire face à cette situation ouvertement, honnêtement et apporter des réponses». C'est pourquoi Mgr Bätzing souhaite que le chemin synodal, dans lequel l'Église allemande s'est engagée depuis un certain temps pour surmonter cette phase critique, «puisse réellement contribuer à créer une nouvelle confiance».
Bien que les statistiques ne soient donc pas particulièrement encourageantes, le président de l’épiscopat allemand se dit reconnaissant envers tous ceux qui «s'engagent et vivent leur foi dans l'Église et dans la société», notamment «les prêtres, les diacres, les assistants pastoraux et paroissiaux» qui «travaillent à plein temps dans la pastorale» en «ces temps troublés».
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