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Saint Charbel Makhlouf (1828-1898) Saint Charbel Makhlouf (1828-1898) 

La nation libanaise consacrée à saint Charbel

«Saint Charbel ne laissera pas le Liban s’effondrer, c’est à lui que nous confions notre patrie et de notre peuple», a assuré le patriarche maronite ce dimanche, alors que la situation sociale, économique et politique du pays du Cèdre se détériore de jour en jour.

Encore une fois, c’est un sombre constat que dresse le cardinal Béchara Raï de son pays: «le peuple libanais, affamé et courbé par la crise, ressemble à un troupeau sans berger», a -t-il lancé lors de son homélie dominicale, tout en évoquant les rebondissements de ces derniers jours. Après des mois de tiraillements et d’incertitudes, le Premier ministre désigné Saad Hariri a en effet renoncé à former un gouvernement ; une décision qui accentue le chaos dans lequel est plongé le Liban.

L’urgence pour le patriarche est donc de trouver un autre représentant sunnite qui puisse réussir là où Hariri a échoué (le système institutionnel libanais prévoit que le poste de Premier ministre échoie à un musulman sunnite).

L'urgence d'un gouvernement pour sortir de la paralysie

Le pays, a insisté le patriarche, n'est pas confronté à une crise gouvernementale normale, mais à une crise nationale qui, pour être affrontée et surmontée, nécessite les efforts de tous, ainsi que le soutien des «pays amis». Ce n'est qu'en suivant cette voie qu'il sera possible de reconstruire le cadre d'une «coexistence des différences» qui est la marque de l'identité libanaise et qui, en même temps,  représente la contribution la plus précieuse que le Pays du Cèdre peut offrir aux peuples du Moyen-Orient, une région où les fortes identités culturelles et religieuses risquent toujours d'être aspirées et exploitées dans des conflits sectaires.

Sans un gouvernement fort et internationalement reconnu, a souligné le cardinal libanais, aucune barrière à la propagation de la corruption n’existe (…). Sans gouvernement, l'immunité, la connivence et les dissimulations qui continuent de saboter les enquêtes sur les responsabilités des explosions qui ont dévasté le port de Beyrouth le 4 août 2020 continueront de prévaloir. Sans gouvernement, la nécessité urgente de contrôler et de revoir le travail de la Banque centrale libanaise disparaîtra également, tout comme la nécessité de créer des systèmes adéquats pour lutter contre le gaspillage et le pillage systématique des ressources publiques, estime-t-il.

L'intercession sans faille de saint Charbel pour son pays

L'immobilisme même des forces politiques et la paralysie institutionnelle libanaise, a-t-il poursuivi, confirment chaque jour davantage que «nous ne pouvons tenter de sortir de la crise qu'en convoquant une conférence internationale consacrée au Liban sous les auspices de l'ONU, qui offre en quelque sorte un ancrage international à la neutralité libanaise». Et de tancer l’incapacité de la classe politique locale, «ce groupe de politiciens» inapte à résoudre «des problèmes simples du quotidien tels que les déchets, l'électricité, la nourriture, les médicaments et les incinérateurs. Ils sont incapables de lutter contre la corruption, de faciliter le travail du pouvoir judiciaire, de réglementer la pratique des ministères et des administrations, de fermer les routes de la contrebande», a déploré avec amertume le chef de l’Église maronite.

Malgré l'état de prostration dans lequel les Libanais sont réduits, ils peuvent toujours compter sur l'intercession de saint Charbel Makhlouf, confiants qu'il «ne laissera pas le Liban s'effondrer», a aussi certifié le cardinal Raï qui a fait appel au saint des «causes impossibles» très vénéré au pays du Cèdre dont il est le saint patron.

Le 18 juillet, 3e dimanche du mois de juillet, les chrétiens libanais ont d'ailleurs commémoré le saint thaumaturge, moine de l’ordre maronite dont les restes mortels reposent dans le monastère de Saint Maron à Annaya.

D'innombrables guérisons de chrétiens et de musulmans, tant corporelles que spirituelles, sont liées à l'intercession de Saint Charbel au Liban et dans le monde entier, et cela, dès les jours ayant suivi sa mort.

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19 juillet 2021, 17:49