Une première déclaration œcuménique sur la protection de l’environnement
Partant des «effets dévastateurs» de la pandémie de coronavirus, les trois signataires de cette déclaration historique soulignent «que nos actions ont réellement une incidence les unes sur les autres et que ce que nous faisons aujourd'hui a une incidence sur ce qui se passera demain».
C’est pourquoi les chefs de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe orientale et de la Communion anglicane lancent un avertissement commun sur l'urgence d’un développement durable, son impact sur la pauvreté et sur l'importance de la coopération mondiale en la matière. Le Pape François, le patriarche œcuménique Bartholomée et l'archevêque Justin Welby exhortent chaque personne à jouer son rôle en «choisissant la vie» pour l'avenir de la planète.
Prier pour les participants à la COP26
Dans cette déclaration commune datée du 1er septembre, marquant le début de la saison chrétienne de la Création, ils appellent spécialement à prier pour les dirigeants mondiaux avant la COP26 en novembre à Glasgow. «Nous appelons chacun, quelle que soit sa croyance ou sa vision du monde, à s'efforcer d'écouter le cri de la terre et des pauvres, à examiner son comportement et à s'engager à faire des sacrifices significatifs pour le bien de la terre que Dieu nous a donnée», demandent-ils également. «Le concept d'intendance, c'est-à-dire de responsabilité individuelle et collective à l'égard de ce que Dieu nous a donné, constitue un point de départ essentiel pour la durabilité sociale, économique et environnementale», rappellent les auteurs.
Après des décennies de dérives, «aujourd'hui, nous en payons le prix», comme le montrent les récentes catastrophes climatiques. Demain pourrait être pire», avertissent les responsables religieux. «Nous vivons un moment critique. L'avenir de nos enfants et l'avenir de notre maison commune en dépendent». Il n’est toutefois pas trop tard : «nous avons l'occasion de nous repentir, de faire demi-tour avec détermination, de prendre la direction opposée. Nous devons rechercher la générosité et l'équité dans notre façon de vivre, de travailler et d'utiliser l'argent, au lieu du gain égoïste», est-il affirmé.
Une opportunité de conversion
Les trois responsables chrétiens dénoncent ensuite l'injustice et l'inégalité, en expliquant que «nous sommes confrontés à une justice sévère : la perte de biodiversité, la dégradation de l'environnement et le changement climatique sont les conséquences inévitables de nos actions, puisque nous avons consommé avec avidité plus de ressources que la planète ne peut en supporter. Mais nous sommes également confrontés à une profonde injustice : les personnes qui subissent les conséquences les plus catastrophiques de ces abus sont les plus pauvres de la planète et celles qui ont le moins contribué à les provoquer».
Toutes les crises que traverse l’humanité «nous placent devant un choix. Nous sommes dans une position unique : soit nous les abordons avec myopie et profit, soit nous les saisissons comme une opportunité de conversion et de transformation», est-il rappelé.
Responsabilité collective et individuelle
Le Pape François, le patriarche œcuménique Bartholomée et l'archevêque Justin Welby appellent donc ceux qui exercent des responsabilités à mettre au centre de leur choix le bien des personnes et à mener la transition vers des économies justes et durables.
«Ensemble, au nom de nos communautés, nous en appelons au cœur et à l'esprit de chaque chrétien, de chaque croyant et de chaque personne de bonne volonté. (…) Chacun d'entre nous - qui que nous soyons et où que nous soyons - peut jouer un rôle dans le changement de notre réponse collective à la menace sans précédent du changement climatique et de la dégradation de l'environnement», insistent-ils.
D’une même voix, les chefs de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe orientale et de la Communion anglicane soulignent enfin que «prendre soin de la création de Dieu est une mission spirituelle qui exige une réponse engagée. Nous vivons un moment critique. L'avenir de nos enfants et l'avenir de notre maison commune en dépendent» concluent-ils.
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