Mexique: caravane de migrants, l'Église appelle à l'ordre et au dialogue
Anna Poce - Cité du Vatican
Lors d'une conférence de presse dimanche 24 octobre, rapportée par Vida Nueva, l'archevêque de Tijuana a exhorté les Mexicains à faire preuve d'empathie, à dialoguer et à collaborer avec «leurs frères et sœurs migrants», dont beaucoup se rendent avec leurs enfants dans la capitale pour protester auprès des autorités contre les retards dans l'octroi des documents qui leur permettraient de transiter ou de résider légalement dans le pays.
Mgr Francisco Moreno Barrón a demandé aux personnes migrantes de maintenir l'ordre et d'éviter les attitudes violentes dans toutes les villes du pays où elles ont été accueillies, lors de leur marche vers les États-Unis, car c'est de cette manière -a-t-il insisté- qu'elles pourront répondre à l'aide qui leur est offerte de différentes manières.
Une caravane en marche vers le nord
Cette «marée de migrants», composée de citoyens du Honduras, du Guatemala, du Salvador, du Nicaragua, de Cuba, d'Haïti et du Venezuela, dirigée par l'organisation civile Pueblos Sin Fronteras, était bloquée dans des conditions précaires depuis plusieurs mois à Tapachula, à la frontière avec le Guatemala, dans l'attente d'un document de transit et d'un rendez-vous pour demander l'asile auprès de la Commission mexicaine d'aide aux réfugiés, souffrant de faim et divers problèmes de santé.
Comme l'a souligné Mgr Jaime Calderón, évêque de Tapachula, dans une déclaration envoyée à l'Aide à l'Église en Détresse Internationale ces derniers jours, l'augmentation du flux de migrants, avec de longues files d'attente pour obtenir des visas, et la crise causée par la pandémie de Covid-19, ont conduit à une surpopulation, raison pour laquelle de nombreux migrants ont commencé à se déplacer en grands groupes, ou caravanes, vers l'intérieur du pays, face à des agents d'émigration déterminés à arrêter leur marche.
Une stricte politique migratoire mexicaine
C'est ce que prévoit la politique migratoire actuelle du gouvernement mexicain qui, comme le dénoncent les coordinateurs de la Pastorale de la mobilité humaine et les directeurs des foyers de migrants, «a intensifié ses actions visant à contenir les flux migratoires et s'éloigne de plus en plus d'une vision humanitaire de la prise en charge intégrale des personnes dans le contexte de la migration, ce qui a entraîné des violations des droits humains de ces personnes: enlèvements, disparitions forcées, assassinats, détentions illégales et surpopulation, pour n'en citer que quelques-unes».
Épuiser toutes les possibilités de dialogue
Samedi dernier encore, après avoir quitté Tapachula, les migrants se sont heurtés à quelque 200 policiers anti-émeute de la Garde nationale et de l'Institut national des migrations. À cet égard, Mgr Moreno Barrón a exhorté les autorités à assumer leurs responsabilités et à éviter à tout prix le recours à la violence. «Toutes les possibilités de dialogue doivent être épuisées», a-t-il souhaité.
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