Irak : le cardinal Sako appelle les politiques à trouver un accord
Le taux de participation à ces élections a été relativement faible (41%) et les résultats confirment la majorité au Parlement pour le bloc dirigé par le religieux chiite Moqtada Al-Sadr, qui remporte 73 sièges sur 329. L'alliance du Fatah, qui est également chiite, devrait avoir 14 sièges, soit 34 de moins que lors de la précédente législature. Or, ce mouvement conteste les résultats et il est probable que les deux factions en viennent à l’affrontement. Il ne sera, en outre, pas facile de parvenir à un accord sur le nouveau Premier ministre, traditionnellement un musulman chiite.
Al-Sadr veut mettre fin à l'influence des États-Unis et de l'Iran sur la politique intérieure de l'Irak et a critiqué les forces de mobilisation populaire représentées par le Fatah, qui, créées en 2014, ont joué un rôle important dans la défaite de l’État islamique. Les Forces de mobilisation populaire - Hashd al Shaabi - intégrées à l'appareil de sécurité de l'État irakien, ont réussi en 2018 à faire élire leurs représentants au Parlement, ce qui a été perçu comme signe d’une influence iranienne croissante dans le pays. Mais en 2019, lorsque le mouvement Tishreen, mené par des jeunes, a commencé à manifester contre la corruption, le chômage, le manque de services et l'influence étrangère dans la politique intérieure, Hashd al Shaabi est intervenu avec violence pour y mettre fin.
Le faible taux de participation au vote du 10 octobre, prévu en 2022 mais anticipé en raison de la contestation, a été considéré comme une manière pour la population d'exprimer son désaccord avec les partis au pouvoir, d'autant plus que de nombreuses demandes formulées lors des manifestations sont restées lettre morte. Dans ce contexte délétère, le cardinal Sako a lancé un appel aux citoyens pour le bien du pays, affirmant que le «bloc politique» ne servait personne. «Les vainqueurs ont le droit de se réjouir, mais ils n'ont pas le droit de “casser” les perdants», a souligné le cardinal dans une déclaration publiée sur le site du patriarcat ; ceux qui pensent qu'il y a des injustices devraient réclamer la justice et un système judiciaire, plutôt que d'utiliser des armes, a-t-il ajouté. «Ignorer la paix civile, l'unité nationale et la sécurité des citoyens est un péché grave», a poursuivi le cardinal Sako, disant espérer que «les politiques comprennent que la réticence à voter de la majorité des citoyens exprime leur déception».
Vatican News Service – TC
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