Dostoïevski, écrivain de l’homme, écrivain du Christ
Entretien réalisé par Manuella Affejee – Cité du Vatican
Rares sont ceux qui, à l’instar de Dostoïevski, ont plongé à ce point dans les tréfonds de l’âme humaine ; il en explore les tourments et les passions, les gloires et les déchéances par le biais de personnages hors-normes, qui par leur complexité et leurs lancinantes interrogations, renvoient tout lecteur à une part intime, et peut-être inconnue jusqu'ici, de lui-même.
Étreint par l’angoisse et travaillé par le doute, l’auteur de Crime et châtiment (1866) et des Frères Karamazov (1880) laisse une œuvre grandiose aux accents métaphysiques, traversée par des questions touchant à l’existence de Dieu, à l’immortalité de l’âme, à la présence du mal, ou à l’exercice du libre-arbitre. Transparait surtout un attachement viscéral à la personne du Christ, qui le fascine et le bouleverse tout à la fois. « S’il avait été réellement établi que la vérité est en dehors du Christ, j’eusse préféré être avec le Christ plutôt qu’avec la vérité », ira-t-il jusqu’à écrire.
Marguerite Souchon est agrégée de russe et professeure à Lyon. Elle vient de publier Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie, ouvrage qui fait figure de biographie spirituelle et intellectuelle du romancier. À travers les événements marquants et de sa vie et ses écrits, elle retrace les principales étapes de la quête religieuse dostoïevskienne, cela dès ses premières années, dans un empire tsariste où fermentent des idées nouvelles et subversives :
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