Méditation du 1er dimanche de l'Avent C: "Attendre, espérer et veiller"
Aujourd’hui, nous entrons dans l’Avent. Nous commençons donc le chemin qui nous conduira jusqu’à la fête de Noël. Nous attendons, nous espérons et nous veillons.
Dans quelque pays que nous vivions, les mois que nous venons de traverser ont été marqués par de grandes inquiétudes sanitaires, peut-être même par des épreuves que nous-mêmes ou nos proches connaissons encore. Notre monde a vécu au ralenti. De vives interrogations ont mis en cause nos modes de développement, nos choix de société, nos façons d’être en rapport les uns avec les autres. En ce temps de l’Avent, que veut dire pour nous «attendre», «espérer» et «veiller» ? Revenir au monde d’avant ? Ne serait-ce pas plutôt accueillir la nouveauté de Dieu dans nos vies, personnelles et collectives ?
Dans la première lecture de ce dimanche, le prophète Jérémie annonce au peuple d’Israël et à la maison de Juda: «Je ferai germer pour David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice». Qui de nous, dans quelque pays que nous nous trouvions, en quelque époque que nous vivions, ne porte pas une telle espérance ? Nous sommes parfois happés par la dureté des relations qui détruisent nos familles, affaiblissent nos communautés ou menacent la bonne entente entre nos pays. Il arrive aussi que nous soyons complices de ces violences physiques ou psychiques. Alors laissons-nous rejoindre par la manière dont Jérémie, comme tant d’autres prophètes de la Bible, parle du salut en termes de justice: arrive le salut lorsque s’établissent de justes relations entre les habitants d’une même terre.
L’attente que nous vivons n’est pas «passivité». Nous sommes appelés à la conversion pour reconnaître la manière dont Dieu vient à nous. Dans la deuxième lecture de ce dimanche, l’apôtre Paul appelle les Thessaloniciens à approfondir leur vie fraternelle: «que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous». Paul invite les Thessaloniciens à se mettre en route, sans cesse, afin de «faire de nouveaux progrès». Comme les Thessaloniciens autrefois, nous pouvons, nous aussi aujourd’hui, accueillir cette invitation à faire en sorte que notre vie de foi se manifeste toujours plus concrètement dans nos relations mutuelles. L’approfondissement de notre vie de foi passe par notre contribution à l’édification d’une vie plus fraternelle, plus soucieuse du respect dû à chaque être humain, plus attentive au don de Dieu. Cela est vrai aussi pour nous aujourd’hui, et en particulier dans nos pays touchés par une grave crise sanitaire. Oui, notre espérance est active, et nous veillons pour repérer le Règne de Dieu qui vient.
L’Evangile de ce jour présente cette veille en faisant référence à de grands cataclysmes : les astres du ciel – soleil, lune et étoiles – s’affolent et les nations sont saisies de peur. Nous ne devons pas nous laisser paralyser par ces événements terrifiants dont nous pourrions sans peine allonger la liste. «Redressez-vous et relevez la tête car votre rédemption approche», lance Jésus à ses disciples. Nous le savons déjà, nous qui nous préparons à fêter Noël: le Prince de la Paix viendra à nous dans un enfant. Il ne nous rejoindra pas avec la puissance et la majesté auxquelles nous prêtons tellement attention dans nos relations humaines, mais en un enfant. Les bergers et les mages sauront reconnaître en cet enfant celui qui renouvelle leurs existences en profondeur, celui qui montre le chemin de la vie en Dieu.
Puissions-nous avoir le cœur des bergers et des mages pour nous ouvrir, en ces temps de l’Avent, à la vie de Dieu …. y compris dans les difficultés de notre quotidien.
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