Syrie: les sanctions internationales sont «une condamnation à mort du peuple»
Les États-Unis et l’Union européenne ont récemment confirmé et prolongé les sanctions destinées à faire pression sur les dirigeants politiques syriens. Le Département d’État américain a, du reste, affirmé n’envisager aucun assouplissement à leur égard; une manière de couper court aux rumeurs évoquant une implication de Washington dans le plan de construction d’une centrale à énergie solaire près de Damas, sous la houlette des Émirats arabes unis.
Les sanctions occidentales ont été introduites en 2011, après la violente répression des premières manifestations anti-Assad. Elles visent aujourd’hui plus de 280 personnes, environ 70 organisations liées au gouvernement syrien et concernent notamment les exportations de pétrole et les fournitures d’équipements technologiques. Les organes de l’Union européenne assurent que ces mesures sont calibrées de manière à ne pas affecter les approvisionnements en nourriture et médicaments. Mais la réalité sur le terrain est tout autre, comme en témoigne Mgr Georges Abou Khazen.
Le peuple syrien acculé à la malnutrition
«La situation quotidienne est à bien des égards pire que ce que nous avons connu lorsqu'Alep était un champ de bataille entre l'armée syrienne et les milices des soi-disant rebelles», raconte à Fides le vicaire apostolique latin d’Alep, qui pointe le manque de médicaments, d’équipements médicaux et de produits de première nécessité.
Beaucoup de Syriens peinent à se nourrir quotidiennement. Pour Mgr Abou Khazen, l’objectif mal dissimulé de ces sanctions est précisément d’exacerber les souffrances du peuple syrien et d’alimenter ainsi le mécontentement envers les dirigeants. Une fois encore, déplore l’évêque, les calculs géopolitiques et stratégiques se font «sur le dos de la population». «Ce sont toujours les pauvres qui paient, alors que les riches et les responsables ne paient rien. C'est pourquoi nous continuons à dire ici que les sanctions sont criminelles; les perpétuer, c'est condamner à mort le peuple syrien», conclut Mgr Abou Khazen.
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