Présidentielle: l'appel au discernement des évêques de France
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
C'est désormais une tradition. À l'approche d'échéances électorales importantes, la Conférence des évêques de France (CEF) publie un document de réflexion sur les enjeux de ces élections à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église. Les prochaines élections aux printemps, présidentielles puis législatives, ont conduit le Conseil permanent de la CEF à publier un nouveau document, rendu public le 18 janvier. Intitulé L’espérance ne déçoit pas, ce texte, d'une soixantaine de pages, est dans la continuité déclarations précédentes: Qu’as-tu fait de ton frère ? (publié en 2006), Un vote pour quelle société (2011), et Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique (2016).
La réflexion des évêques est articulée en sept sous-partie, pour en faciliter la lecture: Choisir de vivre ensemble en paix; Le respect inconditionnel de toute vie humaine; Promouvoir la liberté, l’égalité et la fraternité; Les religions: une chance pour notre société en quête de sens; Pour une écologie authentiquement intégrale; La France n’est pas une île; Transmettre.
«C’est avec humilité que l’Église catholique intervient dans le débat qui s’ouvre», soulignent les évêques dans l'introduction de ce texte, rappelant sa responsabilité institutionnelle dans les abus sexuels sur mineurs. Mais elle «ose néanmoins partager la présente réflexion car Celui en qui nous croyons nous invite à lui rendre témoignage, au-delà même des fautes et des péchés que nous reconnaissons», explique la CEF en préambule.
Ne pas se laisser enfermer dans l’amertume ou le découragement
Mais les défis auxquels doit faire face une société française fragmentée sont nombreux, et les déséquilibres ont été accentués par la pandémie de Covid 19 imposent une réflexion. «Le risque de fracturation de notre communauté nationale tout comme la recrudescence des tensions internationales sont réels», relèvent les évêques, qui soulignent que cette contribution doit permettre à chacun «d'assumer mieux ses responsabilités à l’égard de tous». «Nous ne pouvons pas nous laisser enfermer dans l’amertume ou le découragement» met en garde la CEF.
«Il ne s'agit pas de confessionaliser le débat électoral, mais de l'enrichir», explique Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et membre du Conseil permanent de la Conférence épiscopale et un des auteurs de ce texte, qui espère pouvoir «entre en dialogue avec les candidats». «Nous traversons des temps rudes et périlleux. Les échéances qui approchent seront cruciales. Mais la peur est toujours mauvaise conseillère», relèvent encore les évêques qui appellent à la responsabilité de chaque citoyen et rejette toute forme d'instrumentalisation du christianisme.
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques, revient sur l'esprit de ce texte.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici