Les évêques ukrainiens et polonais s'unissent contre la guerre avec la Russie
Michele Raviart - Cité du Vatican
«Toute guerre est une honte et ne peut jamais être un moyen approprié de résoudre les problèmes internationaux. C'est toujours une défaite pour l'humanité». C'est ce qui ressort d'une déclaration commune des évêques catholiques de Pologne et d'Ukraine, publiée lundi 24 janvier, à propos de la crise entre ce pays et la Russie. Une situation également suivie de près par le Pape François, qui a appelé dimanche 23 janvier à la suite de l’angélus à une journée de prière pour la paix en Ukraine, elle se tiendra ce mercredi.
Les prélats des deux pays ont «appris avec inquiétude, écrivent-ils, la nouvelle que les négociations entre la Russie et l'Occident n'ont pas abouti à un accord». Dans les discours des dirigeants de nombreux pays, ils soulignent «la pression croissante de la Russie contre l'Ukraine, aux frontières de laquelle des armes et du personnel militaire ont été massivement rassemblés». Pour les évêques, l'occupation du Donbass et de la Crimée montre comment la Fédération de Russie «viole la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», et manque de «respect pour les normes actuelles du droit international». La situation actuelle est également considérée comme «une grande menace pour les pays d'Europe centrale et orientale et pour l'ensemble du continent européen», qui peut détruire l'héritage de nombreuses générations qui ont construit un ordre pacifique et l'unité en Europe.
Recherche de méthodes alternatives
C'est pourquoi, rappellent les évêques polonais et ukrainiens, «la recherche de méthodes alternatives à la guerre pour résoudre les conflits internationaux est devenue aujourd'hui une nécessité urgente, car la puissance terrifiante des instruments de destruction dont disposent même les moyennes et petites puissances et les liens de plus en plus forts existant entre les nations du monde entier rendent aujourd'hui difficile, voire pratiquement impossible, de limiter les effets des conflits». L'appel aux gouvernants est qu'ils «s'abstiennent de faire la guerre» et l'appel aux dirigeants «est de retirer immédiatement les ultimatums et de ne pas prendre les autres pays comme monnaie d'échange». En outre, «toute divergence d'intérêts doit être résolue non pas par le recours aux armes, mais par des accords». La communauté internationale, peut-on encore lire, «devrait unir ses efforts dans la solidarité et soutenir activement la société menacée par tous les moyens possibles».
Escalade des tensions
Lundi 24 janvier, le président américain a annoncé le possible déploiement de milliers de militaires américains pour renforcer les troupes de l’Otan. Les Etats-Unis ont placé jusqu'à 8 500 militaires en état d'alerte. Cela signifie qu'ils pourraient être prêts en cinq jours à renforcer la Force de réaction rapide de l'alliance militaire, constituée de 40 000 militaires, a annoncé le Pentagone.
L'Otan pour sa part a dit placer des forces en attente et envoyer des navires et des avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. Dès le lendemain, ce mardi 25 janvier, le Kremlin a dénoncé ces actions, y voyant une «nouvelle exacerbation des tensions par Washington».
Depuis avril 2014, 13 000 personnes sont mortes dans la guerre du Donbass.
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