La présidente élue Xiomara Castro arrivant au siège du parlement ce dimanche 23 janvier. La présidente élue Xiomara Castro arrivant au siège du parlement ce dimanche 23 janvier. 

Neuvaine de prière pour la fin de la crise politique au Honduras

La Conférence épiscopale du Honduras interpelle la présidente élue, Xiomara Castro, et les représentants des groupes qui aspirent à la présidence du Congrès, afin qu’ils trouvent une issue à la crise politique qui a éclaté dimanche 23 janvier.

Vatican News

Dans un communiqué intitulé «Ne mettons pas en danger l'État de droit», l'épiscopat hondurien réclame la mise en place d’un dialogue qui vise au bien de l’ensemble de Honduriens et non de quelques-uns.

A la tête d’une coalition de gauche, Xiomara Castros est devenue la première femme élue présidente dans l'histoire du Honduras, le 28 novembre dernier.

Récoltant 52% des suffrages, la chef du parti Libre, en lutte contre la corruption et le narcotrafic, devenait la présidente la mieux élue du pays. «Un climat de paix et de sérénité» s’était installé, écrivent les évêques, donnant à chacun «l’espoir d’un avenir meilleur». La situation s’est dégradée ces jours-ci au point d’aboutir à une crise politique majeure.

La transition démocratique en danger


Vendredi dernier, une vingtaine de députés du parti Libre – depuis lors expulsés de la formation – se sont opposés à l’accord passé avec le parti de gauche Salvador du Honduras PSH, et qui prévoyait de leur laisser la présidence du Congrès si les députés de PSH soutenaient la présidence de Xiomara Castro à la tête de l’État. Dimanche, les frondeurs ont élu un des leurs, Jorge Calix, président du Congrès depuis la banlieue de Tegulcigalpa, tandis qu’au siège du parlement dans la capitale, on investissait comme prévu le député du PSH, Luis Redondo. Depuis dimanche, le pays compte donc deux présidents du parlement distincts…  Or c’est à cette figure centrale que revient d’investir le chef de l’État. Le sort de la cérémonie d'investiture prévue jeudi est désormais incertain.

Dimanche, résument les évêques, deux "sessions parallèles" du Congrès national ont eu lieu pour «remplir le devoir d'élire les autorités de ce pouvoir d'État». Or, poursuivent-ils amers, selon les experts en droit national et international consultés, il est à craindre que les procédures adoptées soient nulles et non avenues et mettent en péril un processus qui s'est déroulé dans la paix et conformément à la loiÀ la veille de la passation de pouvoir du 27 janvier, il ne devrait pas y avoir de crise politique comme celle que connaît le pays. «Les délégations invitées à l'inauguration viennent en tant que représentants d'un État auprès d'un autre État, et non d'un individu». Pour eux, «si l'État de droit n'est pas respecté, cette transition démocratique est en danger».

Appel à un dialogue sincère et ouvert

Les évêques appellent ainsi à «un dialogue sincère et ouvert dès que possible entre le président élu et les représentants des deux groupes aspirant à la présidence du Congrès, afin qu'ils puissent parvenir à un accord et trouver une solution qui respecte la loi, rétablisse la sérénité et la paix pour célébrer avec joie le début d'un nouveau gouvernement ».

Enfin, l'épiscopat rappelle que la violence sous toutes ses formes, qu'elle soit physique ou verbale, doit être bannie de la culture hondurienne car elle conduit à la haine et à la douleur. «Puisque nous sommes tous enfants du même Père, et donc frères et sœurs, penser différemment ne fait pas de nous des ennemis les uns des autres» rappellent les évêques qui exhortent chacun à faire prévaloir le bien commun doit prévaloir sur les intérêts individuels.

Les évêques organisent une neuvaine de prière à compter de ce mardi, en l'honneur de la Vierge de Suyapa, patronne du pays. Ils exhortent les fidèles à prier intensément la Vierge, afin que cette crise soit surmontée le plus rapidement possible.

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25 janvier 2022, 14:45