Unité des chrétiens: en Orient, croire en leur mission
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Avec ces réflexions écrites par six rédacteurs issus des Églises des Proche et Moyen-Orient, que «les chrétiens doivent croire en leur mission qui est celle d’être le levain dans la pâte»: c’est ce que le CEMO, chargé cette année par le conseil pontifical pour la Promotion de l’unité des chrétiens et le Conseil œcuménique des Églises de rédiger les réflexions de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, a voulu d’abord dire, comme l’explique sœur Émilie Tannous, religieuse des Saints-Cœurs, et l’une des six rédactrices de ces textes.
Elle rappelle que les chrétiens n’ont pas vocation à vivre seuls dans leur région: «nous avons à vivre en paix, en bonne collaboration, en bonne entente avec les autres qui vivent autour de nous: les musulmans ou les juifs qui font partie de ce tissu social du Moyen-Orient», car la diversité et la pluralité sont «une richesse à laquelle nous tenons» précise-t-elle.
Donner un sens aux jeunes
Or, les défis ne manquent pas pour les chrétiens d’Orient. Il y a d’abord, estime la religieuse maronite, celui de «maintenir cette flamme de foi et de pouvoir vraiment aider les jeunes et toutes les nouvelles générations à trouver leur place dans ce monde et dans l’Église et de trouver un sens à ce qu’ils vivent. Si les Églises ne se réunissent pas pour discuter de toutes ces questions, il y a vraiment un grand risque».
De ce point de vue là, le monde politique n’est pas d’une grande aide, regrette-t-elle. «Malheureusement au Moyen-Orient, les gouvernements sont démissionnaires, ne travaillent pas pour la promotion de la justice, du droit, il y a toute cette corruption». Les réflexions de la Semaine n’hésitent pas d’ailleurs à évoquer les problèmes concrets auxquels sont confrontées les populations chrétiennes et non-chrétiennes de la région : exil provoqué par la mal-gouvernance, l’instabilité politique, la culture de la cupidité et des abus de pouvoir, persécutions, violences et injustice.
Dans un tel contexte, «l’Église doit faire un grand effort pour rester cet astre, cette étoile, pour continuer à dire à tous les croyants qu’il y a autre chose que se nourrir, se chauffer et qu’il y a une autre dimension dans la vie, affirme sœur Émilie Tannous. Mais parler de tout cela à des ventres qui ont faim ou à des têtes qui sont préoccupées par le lendemain, c’est un grand défi auquel l’Église est confrontée. Et nous devons être unis pour pouvoir donner une réponse à toutes ces questions».
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