Jérusalem: gel du projet de parc national pour le Mont des Oliviers
«Il n'y a aucune intention de faire avancer le plan au sein du comité de planification, et il n'est pas prêt à être discuté sans coordination et communication avec tous les responsables concernés, y compris les Églises», a assuré hier l’INPA dans un communiqué. Mais il semble qu’il ne s’agit pas là d’un retrait définitif du projet.
En pratique, celui-ci prévoit une extension du parc national des murailles de Jérusalem, créé dans les années 1970, au Mont des Oliviers et à quelques zones des vallées du Cédron et du Hinnom. Il devait être soumis à l’approbation de la municipalité de Jérusalem le 2 mars prochain. Pour ses promoteurs, ce plan vise à sauvegarder le patrimoine naturel et historique d’une région «parmi les plus importantes au monde» ; le porte-parole de l’INPA a ainsi fait observer que les zones prévues pour être intégrées au parc national avaient été «négligées pendant des années et souffraient de vandalisme et d'incendies criminels». Pour ce qui est d'une possible expropriation des terrains privés -appartenant pour certains aux Églises-, l'autorité israélienne de la nature et des parcs affirme qu'il n'en est pas question.
Dans une lettre envoyée le 18 février au ministère de l’Environnement, le père Francesco Patton, Théophile III, et Nourhan Manougian -respectivement custode de Terre Sainte, patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem et patriarche arménien de Jérusalem- avaient élevé une ferme objection contre ce projet, qualifié de «brutal» et même d’« attaque directe et préméditée contre les chrétiens de Terre Sainte», leurs Églises et leurs droits internationalement reconnus. Accusant, sans les nommer, certaines «entités» de l’avoir orchestré, ils en fustigeaient l’objectif apparent : «confisquer et de nationaliser l’un des sites les plus sacrés du christianisme et en altérer la nature».
En conclusion de cette lettre – également envoyée à plusieurs consuls et ambassadeurs en poste à Jérusalem- les représentants des trois confessions demandaient au ministère «de prendre toutes les mesures nécessaires pour que l'INPA remplisse son mandat loin de toute considération politique et idéologique qui ne serait pas strictement liée à sa mission, à savoir la promotion et la protection de la nature.»
Ce n’est pas la première que l’INPA est sous le feu des critiques. En cause: ses accointances avec des mouvances nationalistes juives très actives, qui, sous couvert de protection de l’environnement, travailleraient à réduire progressivement la présence palestinienne dans la partie orientale de Jérusalem. Selon plusieurs observateurs, ce projet d’extension participerait de ce plan.
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