5ème Dimanche Ordinaire C : «Désormais, ce sont des hommes que tu prendras»
Chers Frères et Sœurs,
L’Évangile d’aujourd’hui nous relate le récit de la rencontre et de l’appel des premiers disciples de Jésus, au nombre desquels se trouve Simon-Pierre. La scène se déroule au bord du lac de Génésareth, appelé aussi lac de Tibériade ou mer de Galilée. Alors que Jésus était pressé par la foule venue écouter la bonne nouvelle, il se tourne vers Simon et lui demande de mettre à sa disposition la barque, l’outil de son travail, pour que la foule puisse continuer à bénéficier de la bonne nouvelle. Et ce qui frappe dans cet Évangile, c'est qu’il n’est pas fait mention du contenu du message de Jésus à la foule. Saint Luc insiste plutôt sur l’implication de la disponibilité de Simon-Pierre et la transformation que cela produit dans sa vie : d’abord la pêche abondante, alors qu’il a peiné toute la nuit sans rien prendre. Mais, plus important encore, la prise de conscience et la reconnaissance de son état de pécheur, face à ce nouveau prophète, qui fait toute chose nouvelle.
Ce message de l’Évangile se retrouve aussi dans la première lecture de ce dimanche. Là aussi, le prophète Isaïe fait l’expérience de sa petitesse et de son état de péché devant la manifestation du Seigneur. Alors que ses yeux voient le Seigneur dans sa grandeur, il déclare : « malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures… et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ». C’est aussi, d’une certaine manière, l’expérience de Paul, dans la deuxième lecture : il a conscience qu’il a persécuté l’Église de Dieu ; et, pour cela, il ne se sent pas digne d’être appelé Apôtre.
Face à toutes ces expériences de leur petitesse et de leur péché, Pierre, Isaïe et Paul expérimentent la miséricorde et la bonté de Dieu, qui s’engage, non seulement à se manifester à eux, mais aussi, à faire d’eux la bonne nouvelle pour les autres. À Pierre, le Seigneur-Jésus dira : « Sois sans crainte, désormais, ce sont des hommes que tu prendras ». À Isaïe, l’un des Séraphins dira : « et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné », le rendant ainsi prêt à répondre à la voix du Seigneur, disant : « Me voici, envoie-moi ! ». Quant à Paul, il reconnaitra que ce qu’il est lui vient, non pas de ses propres forces, mais de la grâce de Dieu, toujours féconde dans sa vie.
Les lectures de ce jour nous invitent donc à nous associer à l’œuvre de Dieu dans notre monde d’aujourd’hui. Comme à Pierre, il nous est demandé de mettre à la disposition du Seigneur le peu que nous avons, le peu que nous sommes, pour qu’il en fasse une bonne nouvelle pour ceux qui nous entourent. Car, si parfois, comme Pierre, nous avons l’impression que nos labeurs et nos peines restent sans fruit, c’est peut-être parce que nous n’avons pas encore appris à laisser le Seigneur les utiliser à sa guise ; nous n’avons pas encore appris à laisser le Seigneur agir en nous. C’est pourquoi nos péchés et nos limites semblent être un handicap et un obstacle pour nous engager en faveur de ceux qui attendent du Seigneur la bonne nouvelle du salut. Si nous mettons nos vies, telles qu’elles sont, à sa disposition, il saura en tirer une pêche abondante. Seulement, nous devrions apprendre que l’abondance de cette pêche, l’effectivité de cette bonne nouvelle ne répondra pas nécessairement à nos critères de réussite. Car, comme Paul en a fait l’expérience, ce ne sera pas nous qui produirons ces fruits, mais la grâce de Dieu agissant en nous. Et cette grâce ne peut jamais être stérile.
En ce cinquième dimanche du temps ordinaire, prions donc et demandons au Seigneur de nous donner de faire l’expérience de sa miséricorde, pour que la bonne nouvelle du salut devienne une réalité à travers nos vies.
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