Guerre en Ukraine: les appels des Églises à travers le monde
Mise à jour: 18.03.2022 à 16h30
Les Chevaliers de Colomb face aux défis d'une «catastrophe humanitaire»
Si l’aide internationale se mobilise en Ukraine, plusieurs réseaux de volontaires locaux sont eux-aussi actifs en interne depuis le début du conflit. Parmi ces réseaux, l’Ordre des Chevaliers de Colomb en Ukraine, qui tente de continuer la distribution de l’aide humanitaire dans des villes à l’Est du pays, où se concentrent les combats. Son représentant Yuriy Moleski est à Lviv. Au micro de Claire Riobé, il raconte comment l’organisation chrétienne fait face à la guerre en cours.
Tomasz Szopa, recteur du sanctuaire Saint-Jean-Paul II de Cracovie
(16/03/22) «La réponse des fidèles qui viennent ici au Sanctuaire a été très généreuse. On a de nombreux volontaires qui souhaitent offrir quelque chose, ou venir travailler pour aider les réfugiés. Ici à la maison du pèlerin nous sommes actifs depuis deux semaines et nous avons pu aider environ 200 personnes tout au long de cette période, car ici, c’est une maison pour les pèlerins. Cependant, on n’a pas d’appartement pour héberger les gens sur le long terme, mais pour deux ou trois jours seulement. Ensuite nos hôtes ukrainiens repartent. Ils vont plus loin peut-être dans de la famille ailleurs en Pologne, à Varsovie, ou en Italie, en Allemagne, ou encore chez des amis.»
À Lviv, la reconnaissance pour la solidarité de l'Église
(15/03/22) L'archevêque métropolite de Lviv, Mgr Mieczyslaw Mokrzycki, a rencontré notre envoyé spécial Luca Collodi. Il lui a confié sa reconnaissance envers l'aide que les chrétiens européens apportaient aux Ukrainiens. "Nous tenons à remercier toute l'Église catholique, dans le monde entier, pour les prières et la solidarité, et pour chaque geste de bonté. Grâce à vous, nous pouvons survivre avec l'espoir de vaincre le mal qui s'est emparé de l'Ukraine, et grâce à la prière et aux efforts diplomatiques, cette guerre prendra bientôt fin."
En France, catholiques et protestants interpellent le patriarche de Moscou
Le président de la conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, et le président de la Fédération protestante de France, le pasteur François Clavairoly, ont remis chacun une lettre destinée au Patriarche russe Kirill aux responsables de la cathédrale de la Sainte Trinité de Paris, siège épiscopal du diocèse de Chersonèse et centre de l’exarchat d’Europe occidentale du Patriarcat de Moscou. Ils s'expliquent sur le sens de cette démarche dans un communiqué publié jeudi 10 mars et intitulé : "Le nationalisme religieux est-il une menace pour la paix?". «Le protestantisme et le catholicisme français ne peuvent rester sans agir auprès des représentants concernés de l’orthodoxie présente en France et ils décident d’agir. Cette initiative veut contribuer au dialogue mais aussi et surtout à l’interpellation du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies sur l’importance du sens de sa responsabilité dans ce conflit», écrivent-ils.
En Hongrie, la mobilisation à la frontière de l'Ordre de Malte
Barbara Piazza Georgi est membre de l’Ordre de Malte en Hongrie. Elle raconte comment l’organisation se mobilise en Transcarpatie, région ukrainienne située à l'extrême-ouest du pays, où se maintient encore aujourd’hui un semblant de paix. Elle a vu affluer ces derniers jours des centaines de milliers de réfugiés Ukrainiens.
«Les gens [qui arrivent ici] sont terriblement stressés et fatigués. Il y a vraiment des flots énormes de population», témoigne-t-elle. À la frontière entre l'Ukraine et la Hongrie, l'Ordre de Malte est mobilisé 24h/24 et 7j/7 pour assister les réfugiés en transit. «Nous préparons [les réfugiés] à traverser la frontière vers la Hongrie. La plupart ne parle qu'ukrainien, ils auront de gros problèmes de communication. Donc on leur prépare une feuille de route, où nous écrivons pour eux ce qu'ils veulent faire ou s'ils ont des problèmes médicaux», explique-t-elle.
L'Ordre de Malte se mobilise également pour les réfugiés ukrainiens qui envisagent de s'installer en Transcarpatie. «Nous faisons des distribution de denrées alimentaires, d'hygiène, nous stockons tout ce dont nous aurons besoin dans les prochains mois, car nous avons peur que les fronières ferment et que nous commencions à avoir des carences en tout.»
Barbara Piazza Georgi interpelle sur l’immense défi que va représenter l’accueil des réfugiés ukrainiens dans les mois à venir, pour l'Etat hongrois comme le reste des Etats Européens. «Nous allons être confrontés au défi de tous ceux qui restent [en Hongrie]. Le gouvernement, les ONG, les gouvernements locaux... et pas seulement en Hongrie mais dans l'Europe toute entière. L'Europe doit en être consciente. Nous avons des millions de réfugiés qui vont venir et dont il faudra s'occuper.» Elle appelle à la générosité de tous les gouvernements et citoyens Européens, afin que les réfugiés retrouvent le plus tôt possible un logement ou une école pour les enfants.
Lettre ouverte du métropolite Jean de Doubna au Patriarche orthodoxe russe Cyrille
Le métropolite Jean de Doubna (Archevéché des églises orthodoxes de tradition russe, en Europe occidentale) a fait parvenir, le 9 mars, une lettre ouverte au patriarche Cyrille de Moscou. «Notre unité même est menacée» par la situation qui s’est ainsi créée, a-t-il tenté d'alerter le chef de l'Eglise orthodoxe russe. Dénonçant une guerre «monstreuse» et «insensée», il a imploré Cyrille de participer à la fin de ce conflit, qui «il y a encore si peu de temps semblait impensable entre deux peuples et deux nations unies par des siècles d’histoire et leur foi commune en Christ». Il lui a expréssement demandé d'intercéder «auprès des autorités de la Fédération de Russie pour que cesse le conflit».
«Rien jamais ne peut justifier que les "bons bergers" que nous devons être cessions d’être "des artisans de paix" et cela quelles que soient les circonstances», a-t-il conclu.
Au séminaire orthodoxe russe en France, «nous prions pour que le pardon rétablisse la paix entre deux peuples frères»
Dans un communiqué publié le 9 mars, le séminaire orthodoxe russe en France, l'unique établissement de formation des membres du clergé orthodoxe russe en Europe, s'exprime sur le conflit en Ukraine. «Le Séminaire (...) où Russes et Ukrainiens vivent en harmonie depuis plus d’une décennie, n’a d’autre camp dans cette guerre que celui de ses innocentes victimes», exprime-t-il. «Nous croyons que c’est la paix et non la guerre qui établit la justice. Et à l’inverse nous voyons dans toute déclaration de guerre un progrès de l’injustice», indique le séminaire.
Le séminaire russe en France condamne ensuite toute forme d'impérialisme et d'idolatrie, mise en avant par l'invasion russe en Ukraine. «Nous croyons exclusivement en l’Église une, sainte, catholique et apostolique, et pour cela nous faisons profession de ne croire à aucun empire humain, comme de récuser toute forme d’impérialisme. Nous ne reconnaissons l’existence des nations que pour la paix et la sécurité qu’elles procurent aux hommes dont la véritable citoyenneté est à nos yeux céleste. Pour cette raison nous voyons en tout nationalisme une forme d’idolâtrie», écrit-il.
Appel à la solidarité des évêques hongrois
Dans une déclaration du 1er mars 2022, la Conférence épiscopale hongroise partage la douleur de ceux qui souffrent et exprime sa compassion. Elle éprouve une «peine accrue», d’autant plus que la guerre en Ukraine touche aussi «nos frères et sœurs hongrois vivant dans ce pays». Les évêques demandent à leurs fidèles de faire preuve de générosité afin d'aider tous les réfugiés «en leur donnant tout ce qu'ils veulent», notamment par le biais de dons à Caritas Hongrie. Enfin, ils font leur l’appel du Pape à prier et jeûner demain pour la paix, et invite les prêtres hongrois à relayer l’initiative dans «chaque église» du pays.
L'Église slovaque aux côtés des réfugiés ukrainiens
La Slovaquie prie ardemment pour l'Ukraine et accueille les nombreux réfugiés qui arrivent. La Caritas locale organise une aide aux postes frontières depuis jeudi 24 février. De jour comme de nuit, des prêtres et séminaristes de l'Église catholique latine et byzantine, ainsi que des bénévoles laïcs, dont des scouts catholiques, prêtent main forte. De nombreux croyants et non-croyants veulent eux aussi aider.
La plupart des réfugiés sont des mères avec des enfants. Des bénévoles et des travailleurs sociaux leur fournissent une aide matérielle et alimentaire, y compris un repas chaud en ces jours de gel. D’autres bénévoles offrent un transport gratuit depuis les frontières. Les réfugiés sont hébergés par Caritas en coopération avec de nombreuses paroisses, centres pastoraux, écoles, municipalités et autres organisations. Outre les travailleurs sociaux et les prêtres, des psychologues bénévoles se sont également mis à disposition.
Comme de nombreux Slovaques ont exprimé leur volonté d'accueillir des réfugiés chez eux, Caritas Slovaquie a organisé à la fois l'enregistrement des structures d'hébergement et une collecte spéciale pour aider les réfugiés. D’autres organisations à but non lucratif, ainsi que l'Église évangélique (ECAV) en Slovaquie, ont également annoncé des collectes de nourriture et d'autres matériaux. Le service national de transfusion sanguine de la République slovaque organise quant à lui des dons de sang pour l'Ukraine.
L'appel de Sant’Egidio pour les présidents russe et ukrainien
La Communauté de Sant'Egidio a rendu public vendredi 25 février un manifeste proposant de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et de proclamer d'urgence Kiev "ville ouverte".
«Kiev, capitale européenne de trois millions d'habitants, est aujourd'hui un champ de bataille, alerte Sant’Egidio. Kiev est une ville dotée d'un grand patrimoine culturel. On ne peut penser la culture européenne, l'histoire de l'Europe, sans Kiev, tout comme on ne peut penser la culture russe, l'histoire de la Russie, sans Kiev. La ville abrite, parmi de nombreux monuments, des sites classés au patrimoine mondial», est-il rappelé. Par ailleurs, la capitale ukrainienne est aussi un «sanctuaire pour de nombreux chrétiens, en premier lieu pour les chrétiens orthodoxes du monde entier. L'histoire de la foi des peuples ukrainien, biélorusse et russe a commencé à Kiev. Le monachisme ukrainien et russe est né à Kiev. (…) Kiev est une ville précieuse pour l'ensemble du monde chrétien», est-il affirmé.
«Après Sarajevo, après Alep, nous ne pouvons plus assister au siège d'une grande ville. Le peuple de Kiev demande un sursaut d'humanité», déclarent la communauté et son fondateur Andrea Riccardi, avant de lancer leur appel à la cessation immédiate des combats et à la proclamation de Kiev comme "ville ouverte". Cette déclaration, informe Sant’Egidio ce 26 février, sera remise dans les prochaines heures au président russe Poutine et au président ukrainien Zelensky, par l'intermédiaire de leurs ambassades respectives.
Caritas Hongrie se prépare à l’accueil de réfugiés
Le Conseil permanent de la Conférence épiscopale hongroise a annoncé samedi 26 février avoir chargé Caritas Hongrie «d'aider et d'assister avec une attention particulière» les réfugiés arrivés en Hongrie en provenance d'Ukraine, en coopération avec les organismes publics hongrois et d'autres organisations caritatives. La CEU a déjà déposé 10 millions de forints sur le compte courant de Caritas Hongrie. Celle-ci a lancé une collecte pour soutenir le travail qu'elle réalise en coopération avec Caritas Ukraine.
L’archevêque de Lyon préoccupé par de sombres perspectives
Dans une déclaration publiée vendredi 25 février, Mgr Olivier de Germay s’inquiète du risque «d’une guerre longue et meurtrière et déstabilise les équilibres de paix en Europe et dans le monde. Cette initiative unilatérale et irresponsable replonge l’Europe dans l’engrenage absurde de la violence», écrit-il, évoquant aussi «des dizaines de milliers de victimes» potentielles.
«Face au mal, la prière est puissante», affirme l’archevêque de Lyon, enjoignant tous les fidèles du diocèse – dont certains sont Ukrainiens d’origine - à prier pour la paix en Ukraine et en Europe, «avec le chapelet ou d’une autre manière». Il rejoint l’appel du Pape pour le mercredi des Cendres, et invite également à être disponible «pour soutenir les initiatives concrètes en faveur des Ukrainiens». «Ainsi que le Christ nous l’a enseigné, soyons vainqueurs du mal par le bien», conclut Mgr de Germay.
Les attentes de Justice et Paix Europe
Le Comité exécutif de Justice et Paix Europe appelle à la paix et à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine. Dans un communiqué daté du 25 février, le comité émet plusieurs demandes : que tous les gouvernements européens soutiennent «les pays voisins de l'Ukraine dans leurs efforts pour accueillir et héberger les réfugiés», que l’Union européenne mette en place «un régime de sanctions encore plus sévère à l'encontre des autorités russes», que le Patriarche Kirill et toutes les autorités orthodoxes de Russie interviennent auprès des dirigeants politiques «afin d'obtenir un cessez-le-feu immédiat et le retrait de toutes les troupes russes du territoire ukrainien».
Justice et Paix Europe assure s’engager «pour une nouvelle culture de la paix en Europe, en nous souvenant dans nos prières de toutes les victimes civiles et militaires et de leurs familles».
Jeûne et prière pour les Églises d’Amérique
«Nous faisons nôtre l'appel du Saint-Père et invitons les 22 Conférences épiscopales d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que les institutions et organisations ecclésiales de notre continent, et tous nos frères et sœurs de bonne volonté, à vivre le 2 mars, mercredi des Cendres, une journée de prière et de jeûne pour la paix», écrit la présidence du Conseil des Évêques d'Amérique latine (CELAM) dans un message publié le 25 février.
Les évêques du Pérou, le conseil permanent de la Conférence épiscopale du Chili, la Conférence épiscopale argentine, et l’épiscopat mexicain ont eux aussi appelé à la prière et au jeûne dans des déclarations, unissant leurs voix à celle du Pape François pour mettre en garde contre «les horreurs de la guerre». Les évêques du Mexique demandent par ailleurs qu’à la fin de l'Eucharistie du dimanche 27 février, «la bénédiction solennelle avec le Saint Sacrement soit donnée», tout en demandant l’intercession de Notre-Dame de Guadalupe, sainte patronne des Amériques, «afin que la paix règne toujours dans notre pays et dans le monde».
«Jésus est venu apporter le don de la paix» rappellent les évêques canadiens
Le Bureau de direction de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) condamne l’escalade de la violence en Ukraine provoquée par l’invasion de la Russie, dans un message daté du 24 février.
«Conscients des leçons regrettables sur la violence que nous avons tous apprises tout au long de l’histoire humaine, nous implorons tous les intervenants à trouver des solutions non violentes pour résoudre les différends et les désaccords, écrivent les évêques canadiens. L’usage de la force militaire ne favorise pas le dialogue et la paix; au contraire, il met en danger la vie humaine innocente, la dignité de la personne humaine, ainsi que la sécurité des personnes prises dans ce conflit».
L’épiscopat rappelle que «Jésus est venu apporter le don de la paix, et c’est par lui que de nouvelles voies de dialogue peuvent s’ouvrir, même lorsque toutes les autres voies semblent fermées». Il demande enfin à la Vierge Marie «par sa puissante intercession, d’ouvrir les cœurs afin que la colère, le ressentiment et la division puissent être guéris et que toute nouvelle montée de violence inutile puisse être évitée».
La Lituanie se prépare à un afflux de réfugiés
Mgr Gintaras Grusas, archevêque de Vilnius et président du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe, s’est exprimé ce 25 février depuis Florence où se tient la rencontre «Méditerranée, frontière de paix 2». «L'Église et les maires de plusieurs villes lituaniennes travaillent ensemble pour accueillir les réfugiés qui commencent à arriver», a-t-il témoigné. Déjà plusieurs Ukrainiens vivant en Lituanie «accueillent des amis et des parents qui avaient déjà fui l'Ukraine».
Au total, une «centaine de milliers de personnes sont attendues en Lituanie, selon les dernières projections, ajoute Mgr Grusas. Lorsque je suis parti, les chiffres étaient d'environ 5 000, 25 000, 50 000 au maximum ; maintenant, nous parlons déjà d'une centaine de milliers de personnes. Nous essayons de nous organiser au mieux, et différentes actions ont déjà été mises en place pour soutenir les Ukrainiens. Hier, une manifestation a également eu lieu en Lituanie, à laquelle ont participé environ dix mille personnes appelant à la fin de la guerre et au rétablissement de la paix», a conclu le président du CCEE dans son intervention.
Rome s'illumine pour la paix
Ce vendredi 25 février à 18h00, les Romains sont invités par leur maire, Roberto Gualtieri, à participer à une procession aux flambeaux pour la paix, en solidarité avec le peuple ukrainien. La rencontre aura lieu sur la Piazza del Campidoglio (le Capitole, siège de la mairie de Rome), d'où partira une marche symbolique pour la paix en direction du Colisée. Hier soir, le célèbre monument a été illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien.
Par ailleurs, un temps de prière pour la paix aura lieu également ce vendredi soir en la cathédrale Santi Sergio e Baco des Ukrainiens, l'église de la communauté gréco-catholique ukrainienne à Rome. L'office de vêpres y sera récité à 19h00, en présence du cardinal-vicaire de Rome Angelo De Donatis, de l'évêque Dionisio Lachovicz, exarque apostolique pour les fidèles catholiques ukrainiens de rite byzantin résidant en Italie, de l'évêque auxilaire Benoni Ambarus, et du curé de la cathédrale don Taras Ostafiiv. Une récolte de fonds pour aider la population ukrainienne sera organisée par la Caritas.
Des évêques suisses invitent à la prière
Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, souhaite que des animations, veillées de prières, intentions de prières et autres initiatives soient organisées, ce week-end notamment, en faveur de la paix en Ukraine et dans le monde. «N’oublions pas que la racine de nos actions se trouve dans notre cœur, et prions pour que le Seigneur convertisse les cœurs portés à la violence», déclare l'évêque, relayé par le site cath.ch.
«Je suis consterné de constater qu’après de nombreuses années de relative raison, les intérêts égoïstes entraînent à nouveau de grandes souffrances pour les peuples concernés et deviennent une menace pour la paix mondiale», a quant à lui confié Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, après l’annonce des attaques russes contre l’Ukraine.
Le président de la Conférence des évêques suisses a lancé un appel aux fidèles de la confédération helvétique «pour prier avec moi pour la paix».
Lourdes prie pour la paix
Du 25 février au 2 mars, chaque soir à 18h30, une prière internationale pour la paix se tient à la Grotte des apparitions, en présence du Père Romaniuk, curé de la paroisse greco-catholique ukrainienne de Lourdes, a fait savoir ce vendredi le sanctuaire marial de Lourdes dans un communiqué.
Prière spéciale à Taizé ce vendredi
Ce vendredi à 20h (heure de Paris), les frères et tous les jeunes qui sont présents à Taizé prieront en silence pour la paix, annonce la communauté œcuménique sur son site internet. Celles et ceux qui souhaitent participer à cette prière pourront s’y associer grâce à la diffusion en direct vidéo.
Frère Alois, prieur de Taizé, a par ailleurs récité cette prière jeudi depuis Taizé, au cours d'un office:
«Dieu d’amour, nous sommes déconcertés par les violences dans le monde, et en particulier à présent par les actes de guerre en Ukraine. Donne-nous de nous tenir en solidarité aux côtés de celles et ceux qui souffrent, et qui vivent aujourd’hui dans la peur et l’angoisse. Soutiens l’espérance de tous ceux qui, dans cette région du monde tant aimée, cherchent à faire prévaloir la justice et la paix. Envoie l’Esprit Saint, l’Esprit de paix, qu’il inspire les responsables des nations et tous les humains».
Les évêques italiens demandent d’arrêter la «folie de la guerre»
Dans une déclaration publiée depuis Florence jeudi 24 février, la Conférence épiscopale italienne condamne «fermement la mauvaise décision de recourir aux armes» et dit sa solidarité avec les Ukrainiens. «Chaque conflit apporte la mort et la destruction, déchire le tissu social et menace la coexistence des nations. Le souvenir de ce qui s'est passé sur le Vieux Continent au siècle dernier doit nous amener à désavouer tout discours de haine et toute référence à la violence, en nous incitant au contraire à cultiver les relations amicales et les résolutions de paix», poursuivent-ils.
Réunis dans la capitale toscane pour la rencontre "Méditerranée, frontière de paix", les prélats italiens en appellent «à la conscience de ceux qui ont des responsabilités politiques pour qu'ils arrêtent au plus vite la folie de la guerre». Ils invitent enfin tous les fidèles de la Péninsule à prier pour la paix et à jeûner, en particulier le 2 mars prochain, mercredi des Cendres, comme l’a demandé le Pape François lors de la dernière audience hebdomadaire.
«Immense inquiétude» des évêques de France
La Conférence des Évêques de France s’est exprimée ce jeudi dans un communiqué signé par Mgr Éric de Moulin-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF. «La décision du Président de la Fédération de Russie d’intervenir militairement en Ukraine enclenche un processus de guerre qui suscite en nous une immense inquiétude», déclarent les évêques, au yeux desquels la Russie «brise unilatéralement un processus de paix engagé depuis des années et viole le droit international». «Les Ukrainiens défendent leur pays, avec ce qu’il représente d’histoire et culture, de marche dans la dignité vers la liberté. Les Européens savent que la guerre n’est jamais une solution, affirme la CEF Ils savent aussi qu’il ne peut y avoir de paix sans justice ; de nos jours, la justice passe par le respect du droit international», est-il rappelé.
Le président de la CEF appelle les catholiques de France à prier pour les Ukrainiens et pour le retour de la paix en Ukraine, pour toutes les victimes de la violence aveugle que porte la guerre. «Prions aussi pour le peuple russe tout entier, dans sa diversité, ajoute Mgr de Moulin-Beaufort. Dans notre prière, n’oublions pas les soldats, les familles qui seront endeuillées, les personnes qui seront blessées. N’oublions pas non plus les populations civiles et, parmi elles, les plus fragiles et les pauvres qui sont trop souvent les premières victimes des conflits. La responsabilité des dirigeants qui décident la guerre est immense à leur égard».
La CEF s’unit enfin à l’appel du Pape François à une journée spéciale de prière pour la paix, le 2 mars prochain, Mercredi des Cendres. «Nous offrirons cela pour la paix et la justice, en communion avec tous ceux qui en Ukraine et en Russie aspirent à la paix, à la vérité et à la justice», assure l’épiscopat français qui invitent les fidèles à suivre cette initiative.
Les évêques péruviens s’unissent à l’appel du Pape François
Outre-Atlantique, l’Église s’inquiète aussi des perspectives potentielles d’un conflit armé entre l’Ukraine et la Russie. «Tout au long de l'histoire, il y a eu des conflits sanglants, où ceux qui souffrent le plus sont les populations civiles, les victimes innocentes des guerres. Si cette violence se poursuit, de nombreux foyers seront laissés en deuil et il y aura une crise de réfugiés et de déplacements de centaines de milliers de personnes», écrit Mgr Miguel Cabrejos, président de la Conférence épiscopale péruvienne, dans un message diffusé ce 24 février.
Au nom des évêques de son pays, Mgr Cabreros invite toute l’Église péruvienne et les personnes de bonne volonté à se joindre à la journée de jeûne et de prière demandée par le Pape François pour le Mercredi des Cendres, le 2 mars.
«En même temps, nous invitons les évêques à demander à leurs prêtres de prier pour la paix à toutes les messes et à tous les fidèles de prier le Saint Rosaire, comme la Sainte Vierge Marie nous l'a toujours demandé», conclut ce message rédigé depuis Lima.
«La diplomatie est la seule issue possible» selon Pax Christi International
«L'envoi de soi-disant "opérations de maintien de la paix", augmente la perspective d'une guerre entre la Russie, l'Ukraine, et les Etats-Unis et ses alliés de l'OTAN avec des conséquences catastrophiques potentielles pour le monde», analyse Pax Christi International dans un communiqué paru ce 24 février.
Le mouvement catholique international pour la paix redoute «d'immenses souffrances pour le peuple ukrainien avec des milliers de morts, de réfugiés, la disparition du potentiel de générations de jeunes et d'enfants, et une destruction massive avec des effets durables sur l'économie du pays et sur la paix mondiale». «De même, l'impact de l'utilisation des armes sur l'environnement sera énorme et dévastateur. Du côté russe, il y aura de nombreuses victimes parmi les soldats, souvent de jeunes conscrits, qui sont entraînés dans des actions de guerre», prévient Pax Christi.
Le mouvement né en France en 1945 soutient que «la diplomatie est la seule issue possible si l'on veut préserver la paix».
«Ne laissez pas l'implacable mécanique de la guerre l'emporter sur la patiente quête de la paix. Il est encore temps de donner à la paix la chance qu'elle mérite. Elle est un don de Dieu, personne ne peut en disposer à la légère !», lit-on en conclusion de ce communiqué.
Nous avons joint par téléphone le secrétaire général de Pax Christi France, Alfonso Zardi, qui fait part de son indignation face aux derniers évènements au micro d’Adélaïde Patrignani:
COMECE: la paix sur le continent européen est menacée
Dans une déclaration publiée ce 24 février, le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et président de la Commission des Épiscopats de l'Union Européenne (COMECE), se dit «profondément préoccupé» par la situation en Ukraine. «Aujourd'hui, la paix sur l'ensemble du continent européen et au-delà est confrontée à une grave menace», estime-t-il.
Au nom des évêques de la COMECE, il appelle «les autorités russes à s'abstenir de nouvelles actions hostiles qui infligeraient encore plus de souffrances et mépriseraient les principes du droit international. La guerre est un grave affront à la dignité humaine et elle n'a pas sa place sur notre continent», écrit le cardinal Hollerich. «Par conséquent, nous demandons instamment à la communauté internationale, y compris à l'Union européenne, de ne pas cesser de rechercher une solution pacifique à cette crise par le biais du dialogue diplomatique», afin de favoriser «la désescalade et l'instauration de la confiance».
Concernant le volet humanitaire, le président de la COMECE lance un appel «aux sociétés et aux gouvernements européens pour qu'ils accueillent les réfugiés fuyant la guerre et la violence dans leur pays, l'Ukraine, et cherchant une protection internationale. C'est notre vocation, notre responsabilité et notre devoir de les accueillir et de les protéger en tant que frères et sœurs», rappelle-t-il.
Un million d’euros d’aide d’urgence pour l’Ukraine, assure l’AED
À la suite de l’intervention russe sur le territoire ukrainien, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a annoncé débloquer un million d’euros d’aide d’urgence pour soutenir l’action de l’Église sur place.
«Ce que nous voulions tous éviter est arrivé : l’Ukraine est en état de guerre. Nous soutenons l’Église en Ukraine depuis 70 ans et nous ne l’abandonnerons pas en cette période si critique et difficile», a déclaré Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l'AED international.
Avec l’aggravation de la crise, l’AED s’engage à soutenir par cette aide les 4 879 prêtres et religieux et les 1 350 religieuses en Ukraine qui sont au chevet de la population souffrante. Elle fournira aussi une aide d’urgence aux quatre exarchats gréco-catholiques et aux deux diocèses latins d’Ukraine orientale, couvrant Kharkiv, Zaporizhya, Donetsk, Odesa et Krym.
«L'Ukraine risque une catastrophe humanitaire», alerte Caritas Internationalis
«Les événements qui ont débuté tôt ce matin conduiront inévitablement à une catastrophe humanitaire colossale», s’inquiète Tetiana Stawnychy, présidente de Caritas Ukraine, dont les propos sont relayés par un communiqué de Caritas Internationalis publié ce 24 février.
L’organisation caritative se dit «très préoccupée par l'impact de cette intervention sur la population ukrainienne, qui se trouve déjà dans une situation critique huit ans après le début de la crise» ayant fait 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. Caritas Internationalis lance un appel d'urgence pour soutenir le travail de Caritas Ukraine, laquelle se prépare déjà depuis l’été dernier à une éventuelle escalade du conflit, en particulier dans l’est du pays. «Avant l'attaque, il y avait déjà au moins 2,9 millions de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire des deux côtés de la ligne de contact. Aujourd'hui, ces chiffres sont appelés à augmenter», précise Tetiana Stawnychy.
«Nous ne pouvons pas ignorer les implications humanitaires tragiques de cette guerre», déclare quant à lui Aloysius John, secrétaire général de Caritas Internationalis. «Il est du devoir de la communauté internationale de protéger le peuple ukrainien et de veiller à ce qu'il ait accès à l'aide humanitaire, ajoute-t-il. Nous sommes tous appelés à agir. Ce qui se passe en Ukraine met en danger la stabilité et la paix internationales et, comme l'a souligné le Saint-Père, "discrédite le droit international"».
Toute personne souhaitant soutenir le travail de Caritas Ukraine peut le faire à l'adresse https://www.caritas.org/ukraine-appeal-22/.
Un chapelet pour la paix avec l’Action Catholique
Le Forum International d'Action Catholique (FIAC), en lien avec toutes les associations d'Action Catholique dans le monde, organise la récitation du chapelet pour la paix ce dimanche 27 février. Une connexion en ligne sera établie avec les fidèles de l'église de la Nativité de la Theotokos à Lviv, à 12h15 heure ukrainienne), pour renforcer la communion avec l’Église catholique ukrainienne. «Restons unis par la prière et des pensées de paix», résume le FIAC dans une note.
Le CCEE condamne l’agression russe
«Au nom de Dieu, arrêtez maintenant !» lance Mgr Gintaras Grušas, Archevêque de Vilnius et Président du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe (CCEE), dans un communiqué publié ce jeudi. «Les Églises d'Europe condamnent fermement ce qui s'est passé ce soir en Ukraine : nous devons agir ensemble et avec détermination pour mettre fin immédiatement à l'agression russe et faire tout ce qui est possible pour protéger les femmes, les hommes et les enfants innocents», déclare le prélat depuis Florence, où se déroule la rencontre "Frontière méditerranéenne de la paix".
Mgr Grušas appelle la communauté internationale, «et en particulier l'Union européenne», au dialogue et aux négociations, «pour que le droit international et l'indépendance et la souveraineté territoriale de l'Ukraine soient défendus. Pour mettre fin à une guerre qui s'étendrait inévitablement de l'Ukraine aux États voisins et deviendrait une menace pour l'ensemble de l'Europe».
Il assure aussi rejoindre, avec tous les évêques européens et les communautés chrétiennes, l'appel à la prière et au jeûne pour la paix lancé hier par le Pape.
Veillée de prière à Rome
La Communauté de Sant'Egidio organise une veillée de prière pour la paix en Ukraine ce jeudi soir à 20 heures, dans la basilique romaine de Santa Maria in Trastevere. «Nous ne pouvons pas nous résigner à la guerre comme dernier mot, mais devons sans cesse appeler à la paix. C'est ce que nous implorons pour le bien de l'Ukraine et du monde entier, en nous adressant à tous, à commencer par ceux qui ont la responsabilité des nations. Nous invitons tout le monde à se joindre à nous pour mettre fin à la folie du recours aux armes», explique l'association catholique dans un communiqué publié ce 24 février.
En Pologne, prières et collecte pour les Ukrainiens
Se référant à la demande du Pape François, le président de la conférence épiscopale polonaise, Mgr Stanislaw Gadecki, a demandé jeudi aux évêques et à tous les fidèles d'observer mercredi des cendres, 2 mars, un jour de jeûne et de prière pour la paix et la solidarité avec l'Ukraine.
Mgr Gądecki a également lancé un appel pour qu'à la fois ce dimanche et mercredi des cendres, après chaque messe, une collecte d'argent soit organisée, qui -par le biais de Caritas Pologne- sera allouée pour aider les réfugiés de guerre en Ukraine.
Le président de l'épiscopat a également demandé à tous les croyants et aux personnes de bonne volonté d'avoir une attitude ouverte envers ceux qui ont besoin d'un abri.
Le primat de Pologne, Mgr Wojciech Polak, archevêque de Gniezno, a pour sa part envoyé un SMS ce jeudi matin à l'archevêque gréco-catholique de Kiev, Mgr Sviatoslav Shevchuk: «En ce matin tragique, m'associant à la douleur et demandant à Dieu d'arrêter l'occupant soviétique, je me souviens dans la prière et je crie la paix pour le peuple ukrainien bien-aimé (...).»
Appel à la paix des évêques de la Méditerranée
Réunis à Florence pour «Méditerranée, frontière de paix 2», les évêques de la Mare nostrum ont exprimé jeudi 24 février «leur inquiétude et leur tristesse face au scénario dramatique en Ukraine», et renouvellent leur proximité avec les communautés chrétiennes du pays.
Acceptant l'invitation du Pape François à vivre une journée de jeûne et de prière pour la paix le 2 mars, les évêques en appellent à la conscience de ceux qui ont une responsabilité politique pour qu'ils déposent les armes. «Les conflits entraînent la mort et la destruction, causent des souffrances aux populations et menacent l'avenir de l'Europe, la coexistence entre les nations. La folie de la guerre doit être arrêtée!», ont-ils lancé depuis la Toscane.
L'archevêque de Kiev, Mgr Sviatoslav Shevchuk, archevêque majeur de l’Église gréco-catholique ukrainienne, a quant à lui annulé sa venue au sommet de Florence.
L'Église anglicane dénonce un «acte maléfique»
Les chefs spirituels de l'Église anglicane, les archevêques de Canterbury Justin Welby et d'York Stephen Cottrell, ont dénoncé jeudi l'invasion russe de l'Ukraine comme un «acte maléfique», disant «prier pour un cessez-le-feu urgent» et appelant à faire de ce dimanche «un jour de prière pour l'Ukraine».
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