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Des soldats israéliens patrouillent dans Jérusalem après les attaques, le 3 avril 2022 Des soldats israéliens patrouillent dans Jérusalem après les attaques, le 3 avril 2022 

Les chefs des Églises de Jérusalem condamnent les récents actes de violence

Les patriarches et les chefs des Églises présentes à Jérusalem ont vivement dénoncé les attentats qui ont frappé divers lieux de Terre Sainte au cours des deux dernières semaines. Ces violences ont provoqué un embrasement de la région, avec un bilan de plus de 12 morts et de nombreux blessés.

Anna Poce - Cité du Vatican

Dans une déclaration publiée le 2 avril sur le site web du Patriarcat latin de Jérusalem, les patriarches et les chefs des Églises de la Ville sainte ont condamné tout acte de violence et exprimé leurs condoléances aux familles des victimes des récents attentats terroristes, tout en assurant de leur prière pour chacun et pour les blessés.

Marcher sur le chemin de la paix

«Face à cette augmentation soudaine des effusions de sang», les responsables chrétiens se disent préoccupés «par l'augmentation des tensions pendant les principales fêtes religieuses des trois religions abrahamiques: le Ramadan, Pessah et la Semaine sainte/Pâques». Ils appellent les fidèles des trois traditions «à faire preuve de respect mutuel et d'attention à l'égard d'autrui, ce qui est au cœur des enseignements de chaque religion». Ils demandent également aux autorités gouvernementales «d'appliquer des politiques de tolérance religieuse, de retenue dans l'usage de la force et d'atténuation des conflits».

«Nous encourageons toutes les personnes de bonne volonté, peut-on lire dans le message, à emprunter le chemin de la paix qui est si central dans le symbolisme de Jérusalem, «la ville de la paix». De cette façon, nous pouvons être de véritables témoins dans le monde de la vision commune de la Paix/Salom/Salaam qui est inscrite au cœur de nos croyances religieuses distinctes mais entremêlées», écrivent les chefs religieux.


Condamnation de l'hôtel Little Petra

Dans une autre déclaration, également publiée le 2 avril, les mêmes responsables chrétiens condamnent l'occupation de l'hôtel Little Petra à Jérusalem par le groupe Ateret Cohanim - des Juifs radicaux qui visent à obtenir une plus grande présence juive dans les quartiers de Jérusalem-Est -, la qualifiant de «menace pour l'existence du quartier chrétien de Jérusalem et pour la coexistence pacifique de la communauté dans cette ville». Ils rappellent ensuite qu'ils avaient à plusieurs reprises mis en garde contre «les actions illégitimes des extrémistes», marquées par l'intimidation et la violence. L'hôtel Little Petra fait l'objet d'une bataille juridique de 18 ans entre le patriarcat grec orthodoxe et le puissant groupe de colons israéliens Ateret Cohanim.

«En occupant la propriété de l'Église orthodoxe grecque, l'hôtel Little Petra, les Ateret Cohanim ont commis des actes criminels d'effraction. Ils agissent comme s'ils étaient au-dessus de la loi, sans craindre les conséquences», dénoncent les auteurs, ajoutant que «ce problème ne concerne pas des propriétés individuelles, mais le caractère entier de Jérusalem, y compris le quartier chrétien». L'hôtel est en effet situé sur la route empruntée par les millions de pèlerins chrétiens qui se rendent chaque année à Jérusalem. «Il représente l'héritage chrétien et parle de notre existence même dans ce lieu», estiment-ils.

Les chefs des Églises locales, soulignant que les groupes extrémistes radicaux imposent «leur programme illégitime et dangereux de toutes parts», s’inquiètent du fait que cela pourrait «conduire à l'instabilité et aux tensions à un moment où tout le monde essaie de les réduire et d'établir la confiance, afin de parvenir à la justice et à la paix». «Les actes de coercition et de violence ne peuvent conduire à la paix», concluent-ils.

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06 avril 2022, 16:25