Méditation pour le dimanche de Pâques : « Voici le jour que fit le Seigneur, il est pour nous jour de fête et de joie ! »

Chers Frères, Chères Sœurs,

Après quarante jours de préparation dans la prière, le jeûne et le partage, nous voici arrivés à ce jour du grand mystère : le Christ est ressuscité des morts. La fête de Pâques est au cœur de notre vie chrétienne. En effet, si le Christ n’était pas ressuscité, notre foi serait vaine. L’expérience du Christ ressuscité est donc capitale pour notre foi ; cette expérience constitue le fondement de toute notre vie chrétienne, car elle lui donne tout son sens.

C’est de cette expérience du Ressuscité dont il est question dans l’évangile de ce dimanche de Pâques. On y voit Marie Madeleine se rendre au tombeau, du grand matin, alors qu’il faisait encore ténèbres. Elle y fait le constat que le tombeau est vide. On y rencontre aussi Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, à qui Marie Madeleine fait part du constat du tombeau vide, et qui courent pour faire, par leur propre compte, le même constat. Mais on y contemple aussi les signes qui sont donnés à ces deux apôtres à leur visite du tombeau : les linges posés à plat et les suaires roulés à part à sa place. L’insistance sur la disposition de ces linges et suaires veut signifier qu’il n’y a pas eu manipulation du corps de Jésus, qui ferait croire qu’il aurait été emporté par quelqu’un.

En effet, la victoire du Christ sur la mort se manifeste dans nos vies de plusieurs manières. Mais, nous sommes souvent pris dans les ténèbres qui entourent nos recherches (comme ce fut le cas de Marie de Madeleine quand elle se rend au tombeau du grand matin, lorsque c’était encore les ténèbres) et qui nous empêchent de voir le Christ vivant dans nos vies. Il nous faut alors nous laisser aimer totalement par le Seigneur pour que, comme pour le disciple que Jésus aimait, l’expérience de ce tombeau vide et des linges devienne un chemin de foi pour nous. Car, seul l’amour de Dieu peut nous donner de voir toute chose nouvelle en Christ. Ainsi, l’évangile d’aujourd’hui, parlant de l’expérience de ce disciple, dit : « il vit et il crut ».  L’amour de Dieu qui l’entoure l’amène à voir avec les yeux mêmes de Dieu là où nos yeux humains ne voient rien. Les signes du tombeau vide ainsi que des linges et des suaires constituent pour eux un appel à passer du simple constat humain à l’intelligence que l’amour de Dieu met dans nos cœurs pour le découvrir présent et agissant dans nos vies. Ainsi pourront-ils devenir messagers et témoins de la résurrection du Christ.

La fête de Pâques, c’est donc la fête de cet amour immense de Dieu qui se manifeste dans le Christ vainqueur de la mort, et qui nous fait marcher dans la foi. Cette fête de la Pâques est aussi la fête qui nous engage à devenir nous-mêmes messagers et témoins de cet amour qui se manifeste dans la résurrection du Christ. Pas seulement messagers, mais aussi, et surtout témoins. Et est témoin, celui qui rend présent pour les autres un événement dont il a l’expérience. En effet, nos vies touchées par l’expérience du Christ ressuscité ne peuvent rester les mêmes : elles sont nécessairement transformées, car bénéficiant aussi de la résurrection avec le Christ. Et, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture du dimanche de Pâques : « si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut ». Ainsi donc, fêter Pâques, c’est témoigner de la vie du Christ en nous, plus forte que la mort et le péché.

Que la joie de Pâques fasse de nous des hommes et des femmes nouveaux, à l’image du Christ qui, par sa mort et sa résurrection, fait de nous des fils et des filles de Dieu ; et que le Seigneur nous donne de vivre chaque jour en digne fils et filles du Père céleste.

AMEN !