Élections aux Philippines, les évêques exhortent à lutter contre l'indifférence
Anna Poce - Cité du Vatican
De hauts responsables catholiques, ainsi que des laïcs et des congrégations religieuses, en vue des prochaines élections nationales, ont participé à la «Messe de solidarité pour un choix moral», à Manille, le 6 avril, au sanctuaire national de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Baclaran pour réfléchir au rôle de l'Église dans la politique, rapporte Uca News. La célébration eucharistique a été présidée par l'archevêque de Manille, le cardinal Jose Advincula, et les membres de la Conférence épiscopale des Philippines.
Vérité et mensonge
«Si la foi ne peut pas nous guider dans notre rôle en politique, alors peut-être n'avons-nous pas assez fait notre devoir», a déclaré dans son homélie Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan et président de l'épiscopat philippin. Les fidèles, a-t-il dit, sont invités à éviter le mensonge et Satan -le prince du mensonge- auquel tout catholique est invité à renoncer par le baptême. «La vérité est comme de la chaux pressée sur des blessures. Ça fait mal mais ça nous garde éveillés. Cependant, parfois, si la vérité nous blesse et nous met mal à l'aise, nous choisissons d'être aveugles et sourds... Nous choisissons d'être neutres», a expliqué le président des évêques. «En tant que leaders moraux et spirituels, il est de notre devoir d'écouter le murmure de Dieu sur la façon dont un disciple du Christ doit voter. Ce rôle, a-t-il poursuivi, est devenu plus important que jamais, surtout maintenant que l'enjeu en politique est la vérité».
Le danger de la neutralité
La neutralité peut en outre conduire à l'inaction, ce qui est préjudiciable à la croissance de la nation. «Notre manque de considération et notre inaction en politique n'apporteront pas le développement», a-t-il poursuivi. «Ne jouons pas avec l'avenir de notre pays. Luttons contre l'indifférence. Soucions-nous du bien-être des autres. Nous sommes tous interconnectés, ce qui est mauvais pour eux est mauvais pour nous.»
Le bien-être des personnes et les intérêts du pays
Toujours dans sa lettre pastorale du 27 mars, Mgr David a appelé les catholiques à choisir «les candidats qui donnent la priorité à la vie et à la dignité de la personne humaine; qui protègent la famille, la communauté et encouragent la participation; qui défendent les droits et assument les responsabilités ; qui manifestent une option préférentielle pour les pauvres et les vulnérables ; qui défendent la dignité du travail et les droits des travailleurs ; qui travaillent pour la solidarité et prennent soin de la création de Dieu».
L'élection présidentielle philippine aura lieu le 9 mai prochain. Le président sortant Rodrigo Duterte est inéligible à sa succession, la constitution interdisant d'effectuer plus d'un mandat. L’actuel candidat favori est Ferdinand "Bongbong" Marcos Jr, le fils de l’ancien président philippin, Ferdinand Marcos, qui avait déclaré la loi martiale en 1974.
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