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De jeunes réfugiées syriennes dans le camp de Jadaa, au nord de l'Irak, le 11 mai 2022. De jeunes réfugiées syriennes dans le camp de Jadaa, au nord de l'Irak, le 11 mai 2022.  

En Syrie, «les gens continuent de mourir dans l'indifférence du monde»

«Avant, c'étaient les bombes qui tuaient, à présent ce sont les sanctions». L’archiéparque d'Alep des Maronites, Mgr Joseph Tobji, braque les projecteurs sur une nation où 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Si l'Église tente d'apporter une note d'espoir, le pays perd des familles entières, et avec elles un avenir.

Federico Piana - Cité du Vatican

C'est un cri de douleur, que lance Mgr Joseph Tobji : «Ici, la situation s'aggrave de jour en jour. 90 % de la population vit sous le seuil de pauvreté alors que le monde nous a oubliés». L'archiprêtre maronite d'Alep raconte une Syrie meurtrie par des années de guerre sanglante, qui voit aujourd'hui ses enfants mourir non à cause des bombes, mais en raison des embargos. Les sanctions imposées au régime syrien par la communauté internationale depuis le début de la guerre, en 2011, atteint la population syrienne en première ligne.

Paradoxalement, explique le curé de l'archevêché, «dans presque tout le pays, il n'y a plus de combats, sauf dans les régions du nord, mais les gens continuent à mourir : cette fois de faim. Les sanctions, qui sont en place depuis onze ans, sont à blâmer. Les gens me rencontrent et disent : "Père, c'était mieux quand les bombes tombaient... "».

Pénuries provoquées par la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine a multiplié les souffrances des habitants, multipliant le nombre d'indigents et des affamés. «Toute la population», raconte Joseph Tobji, «est tombée dans la mendicité. La guerre ukrainienne nous a encore privés de céréales, de pétrole, de gaz. L'électricité ne fonctionne que deux heures par jour et nous n'avons pas de diesel pour faire fonctionner les générateurs. Et puis il y a la corruption, qui se développe à mesure que la pauvreté augmente».

Les églises unies pour l'entraide

Le rôle de l'Église comme signe d'espérance, l'archiéparque maronite d'Alep le résume en une ligne, au goût amer : «Sans l'Église, les gens ne pourraient pas vivre». Et le prélat est fier de redire qu'à Alep «les six évêques catholiques de différents rites ainsi que les trois évêques orthodoxes travaillent ensemble pour apporter une aide matérielle et spirituelle. Un chemin, cependant, qu'il est vraiment difficile de poursuivre».

Départ de la jeunesse

Un autre problème grave auquel la Syrie est confronté est celui des jeunes qui tentent de quitter le pays illégalement. «Beaucoup d'entre eux», dénonce Monseigneur Tobji, «tentent de fuir et cela signifie que la nation perd, pour chaque jeune qui fuit, une famille qui aurait pu être fondée».

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26 mai 2022, 09:53