L’Église catholique de Mongolie célèbre 30 ans de mission
Jean Charles Putzolu – Cité du Vatican
Si les premières traces de la présence chrétienne en Mongolie remontent au VII siècle, la véritable évangélisation du pays est récente, et s'est vécue en deux phases. En 1921-1922, des missionnaires de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie s'installent en Mongolie extérieure. Ils doivent cependant quitter le territoire deux ans plus tard, en 1924, avec l’avènement de l’Union Soviétique. Ce n'est qu'après la Guerre Froide que d’autres prêtres de la même congrégation reviennent dans le pays, en 1992.
À Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, l’Église catholique reste aujourd'hui largement minoritaire. Elle est soutenue par des missionnaires en provenance de nombreux pays, parmi lesquels la France, le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, la Colombie, l'Argentine, le Kenya ou encore le Congo.
Il y a 27 ans, la création d'un orphelinat chrétien
En trente années de présence, la petite église catholique a développé ses activités plus particulièrement dans le domaine social. Le père congolais Simon Mputu Nganda accompagne des enfants et des jeunes dans le premier orphelinat du pays, ouvert il y a 27 ans par l’Église, le Verbist Care Center (VCC). Quelques 1800 jeunes, abandonnés ou enfants à la rue, y sont passés depuis sa création, explique le prêtre. L'objectif du centre est de leur redonner de l'espoir, et leur offrir un avenir. «On les envoie à l’école et même à l’université pour ceux qui le peuvent, avec le soutien de nos bienfaiteurs», raconte le père Simon. «En ce moment, nous avons 47 enfants ici au centre», poursuit-il, expliquant que les enfants sont orientés vers différents métiers, manuels ou artistique.
Entre restrictions administratives et acceptation
Les religieux catholiques présents en Mongolie doivent strictement respecter les limitations imposées par la législation en vigueur, leur domaine d’activité ne leur autorisant notamment pas à dire une messe dans une paroisse. Les visas délivrés pour l’activité religieuse, particulièrement coûteux, poussent la plupart des missionnaires à opter pour des visas humanitaires qui leur permettent d’exercer dans le domaine de la santé.
Les prêtres chargés de la pastorale dans les paroisses doivent, eux, avoir leur visa en règle, «parce que la loi ici ne nous permet pas vraiment une liberté d'expression comme on voudrait le faire», raconte le père Simon. Mais au-delà de ces limitations administratives, les missionnaires se sentent acceptés dans ce pays à majorité bouddhiste. «Notre travail dans les domaines de l’éducation et de la santé est apprécié par les gens, et même par le gouvernement», mais, poursuit le prêtre, il y a aussi ceux qui restent méfiants «parce qu’ils pensent que nous sommes en train de faire usage de notre activité sociale pour convertir les Mongols au christianisme». «Ce n'est pas le cas», tient-il à préciser, «nous n'avons jamais enregistré un cas de conversion forcée. Nous vivons avec notre troupeau et la seule différence qui existe est que nous sommes étrangers».
Un «bilan positif»
Trois décennies de présence chrétienne dans le pays se soldent jusqu’à présent par un bilan plutôt positif. «Il y a beaucoup de défis que nous devons relever, et petit à petit, l'Église commence à prendre des racines. Nous comptons parmi nous maintenant deux prêtres mongols, et en Inde, nous avons des séminaristes», raconte le père Simon Mputu Nganda. Le religieux congolais souligne également que beaucoup de jeunes manifestent un intérêt pour la foi chrétienne. Ils sont informés des activités de l’église par des parents ou des amis, souvent employés dans les structures ecclésiales. «Nous continuons la mission que Dieu nous a confiée en Mongolie avec beaucoup de patience ; ce n'est pas notre mission, c'est la mission de Dieu.»
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici