Paraguay: les fidèles appelés à réagir après plusieurs assassinats
Marie Duhamel avec Fides – Cité du Vatican
Dans tout le pays, à chaque messe, une prière pour la paix et le respect de la vie sera récité pendant trois jours «de tristesse, de pénitence, de supplication et d'engagement pour une paix véritable entre frères et sœurs». La Conférence épiscopale invite les fidèles à jeûner ce vendredi «pour démontrer la primauté du spirituel sur le matériel»; à allumer une bougie samedi à leur domicile, dans leur quartier ou leur paroisse «pour montrer que seul le Christ ressuscité peut nous tirer des ténèbres de la violence et de la mort» ; à porter un vêtement ou drapeau blanc dimanche en signe de paix, «don du Christ ressuscité» dont chacun est appelé à être l’artisan.
Les évêques appellent à réagir à une série de crimes «horribles» qui ne doivent pas rester impunis.
Respecter la loi pour vivre en paix
A la frontière avec le Brésil, le maire de la ville de Pedro Juan Caballero, José Carlos Acevedo a été gravement blessé par balles. Sept coups de feu. Il se trouve entre la vie et la mort, avec «peu de chances de survie» indique Fides. Dans un message intitulé «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix» (Jn 14,27), les évêques ont condamné cette attaque et «toutes les attaques contre la vie humaine». «Notre Dieu est un Dieu qui aime la vie et son commandement est clair et précis: vous ne tuerez pas», écrivent-ils. Ils invitent chacun, autorités et citoyens, «à promouvoir avec courage et constance le respect des institutions, des lois et de la Constitution de notre pays, afin que nous puissions vivre dans un environnement de paix et de sécurité» et exigent des forces de l’ordre et de la justice, l’identification et la traduction en justice des responsables des crimes commis ces derniers jours.
Le sang versé crie à Dieu depuis la terre
Le 12 mai, un autre assassinat avaient déjà fait réagir l’épiscopat. Un magistrat de 45 ans avait été tué alors qu’il se trouvait en Colombie, en pleine lune de miel. Son épouse enceinte n’avait pas été blessée contrairement à plusieurs passants. Au Paraguay, Marcelo Daniel Pecci Albertini avait occupé le poste de procureur contre le crime organisé, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Dans un message, les évêques prévenaient que «cet événement tragique ne doit pas être considéré comme un cas isolé», «c'est une blessure mortelle au cœur de tous les Paraguayens qui cherchent à vivre dans la sécurité, le bonheur, la justice et la paix sociale». Le sang versé crie à Dieu depuis la terre (cf. Gn 4, 10), affirmaient-ils. Ils demandaient déjà l'adoption de toutes les mesures légales par les organismes publics pour la clarification rapide et complète de ce crime, afin qu’il ne demeure pas impuni.
Supplique à Notre-Dame des Miracles de Caacupé
Ils en appelaient également aux citoyens, élus ou non: «Notre pays a besoin d'hommes et de femmes courageux, patriotes et dotés d'un sens élevé de la justice, comme l'était le procureur Pecci. Nous invitons donc les autorités nationales à conserver son héritage pour lutter avec plus de courage et d'intelligence contre la mafia qui sévit dans notre pays».
Face à ces crimes, les évêques demandent aujourd’hui à la sainte patronne du pays, Notre-Dame des Miracles de Caacupé, son intercession «afin que la violence cesse et que nous puissions vivre en paix et en harmonie».
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