La Comece s'inquiète d'un débat européen sur l'IVG aux États-Unis
Ce mercredi 8 juin les eurodéputés étaient réunis dans l'hémicyle de Strasbourg pour la session plénière qui doit se tenir jusqu'au 9 juin. Parmi les sujets débattus, mais non soumis au vote, figure ce thème: «Menaces pour le droit à l'avortement dans le monde: démantèlement possible du droit à l'avortement par la Cour suprême des États-Unis» qui doit être discuté en fin de journée. S'il est une habitude pour le parlement européen de débattre de sujets qui sortent de sa compétence et concernent des affaires internationales, la discussion a suscité l'incompréhension de la Comece, la Comission des conférences épiscopales d'Europe.
«Nous constatons avec surprise que le Parlement européen va débattre de l'impact de la divulgation de l’ébauche d'un projet d'avis de la Cour Suprême des États-Unis concernant l'avortement» a expliqué le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire-général de la Comece dans un communiqué. Celui-ci estime qu'il s'agit d'une «ingérence inacceptable dans les décisions juridictionnelles démocratiques d'un État souverain, un pays n’étant de surcroît pas membre de l'UE».
Le prêtre espagnol rappelle aussi que «d'un point de vue juridique, il n'existe pas de droit à l'avortement reconnu en droit européen ou international». Par conséquent, poursuit-il, «aucun État ne peut être obligé de légaliser l'avortement, de le faciliter ou d'être l’instrument de sa pratique».
Défendre l'objection de conscience
Manuel Barrios Prieto revient la déclaration du comité permanent de la Comece du 22 février dernier selon laquelle la tentative d'introduire un prétendu droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne serait une loi «dépourvue de fondement éthique et destinée à être une cause de conflit perpétuel entre les citoyens de l'UE». Le secrétaire-général de la Comece note également «avec beaucoup d'inquiétude et de regret», la négation du droit fondamental à l'objection de conscience, qui est une émanation de la liberté de conscience, tel que déclaré par la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et reconnu par le Comité des droits de l'Homme de l'ONU.
La Comece rappelle enfin les enjeux de la question de l'IVG, soulignant être consciente «de la tragédie et de la complexité des situations dans lesquelles se trouvent les mères qui envisagent un avortement». Prendre soin des femmes qui se trouvent dans une situation difficile ou conflictuelle en raison de leur grossesse «est un élément central du ministère diaconal de l'Église et doit également être un devoir exercé par nos sociétés», souligne l'organisation.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici