L’Église péruvienne condamne les affrontements entre mineurs
La Conférence épiscopale péruvienne, a déploré dans un communiqué paru le 8 juin, les violents affrontements entre mineurs artisanaux pour la possession de terres, qui ont eu lieu à Ica et Arequipa, dans une région montagneuse du sud du Pérou. À la suite de ces violences ayant fait selon un premier bilan officiel 14 morts et des dizaines de blessés, les évêques péruviens ont exprimé «une profonde proximité et solidarité avec les familles des blessés» et ont assuré des prières de suffrage pour les morts.
La vie humaine et la maison commune mises en péril
«Il est inquiétant que ces conflits entre groupes de mineurs artisanaux et informels n'aient pas été identifiés et traités à temps par les organes gouvernementaux et régionaux compétents», note l’épiscopat péruvien, poursuivant: «De même que nous ne devons pas permettre la contamination de notre biodiversité et la mise en péril de notre "maison commune" par une exploitation minière qui ne respecte pas la nature et les lois, à plus forte raison ne devons-nous pas permettre toute forme de violence, a fortiori si elle porte atteinte à la vie et à la dignité humaines».
Le communiqué de la Conférence épiscopale se termine par un appel au bureau du Premier ministre, aux ministères et au Congrès pour qu'ils agissent «rapidement et efficacement pour traiter ce problème de manière globale et ne pas regretter de nouvelles pertes de vies humaines», toute vie humaine étant sacrée, rappellent-ils.
L'exploitation minière, manne économique
Ces affrontements entre groupes de mineurs ont été provoqué par la dispute d’un gisement d'or et de cuivre. Ce type de conflit entre mineurs est fréquent dans ces parties reculées du Pérou où la présence de l'État est quasi inexistante. Le Pérou est l'un des plus grands producteurs d'argent, de cuivre et d'or au monde, et l'exploitation minière est l'un des moteurs de son économie. D'importantes sociétés minières emploient quelque 200 000 mineurs, selon le ministère des Mines et de l'Énergie, mais quelque 300 000 autres légaux ou illégaux selon les syndicats, opèrent sur de vastes zones reculées des hauts plateaux et de la jungle amazonienne, loin du contrôle des autorités.
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